Pour faire face à l’engouement croissant de la clientèle internationale pour le textile, Bernard Blondeel et Armand Deroyan viennent d’ouvrir, 11 rue de Lille, une nouvelle galerie entièrement consacrée aux tapis.
PARIS - Deux ans après l’ouverture de leur première galerie commune vouée à la tapisserie, Bernard Blondeel et Armand Deroyan ont inauguré, le 4 juin, une nouvelle surface d’exposition d’une quarantaine de m2 entièrement consacrée aux tapis haut de gamme. “C’est la seule galerie où l’on ne mélangera pas tapis et tapisseries. Ce nouveau lieu a été ouvert afin de répondre à la très forte demande de tapis émanant des collectionneurs”, explique Bernard Blondeel. On y trouvera des tapis au point réalisés par les plus grandes manufactures occidentales, de la Savonnerie ou d’Aubusson du XVIIe au XIXe siècle, des productions orientales de la même époque, mais aussi des broderies.
Quelques textiles très rares sont présentés pour l’ouverture de la galerie, dont un tapis au point noué réalisé en Pologne au milieu du XVIIIe siècle. Cette pièce de 2 x 3 m, datée de 1753, aurait été tissée pour Charles II Stanislas Radziwill, principal héritier de la légendaire fortune de cette grande famille lithuano-polonaise. Parmi les autres œuvres remarquables, un tapis Agra de la fin du XIXe siècle (650 x 520 cm), fait de nœuds asymétriques dits nœuds persans. Le champ sur fond rouge forme un treillis à décor de fleurs stylisées d’œillets et pivoines, la bordure principale, sur fond blanc, étant constituée d’une guirlande d’œillets rouges et bordeaux. “Ce tapis mêle la sobriété à la manière persane et la luxuriance la plus débridée, l’abstrait et le concret”, précise le marchand. Dernière surprise avec cette Savonnerie “aux Angelots” (610 x 650 cm) de la fin du XVIIIe siècle, provenant de la Manufacture Piat Lefèvre à Tournai. Sur le champ vert antique se découpe un médaillon formé d’une rosace, d’où rayonnent feuilles de vigne et grappes de fruits. Des anges de couleur bronze ornent les quatre angles de ce tapis, exceptionnel témoignage de la période néoclassique.
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Le tapis a sa galerie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°62 du 5 juin 1998, avec le titre suivant : Le tapis a sa galerie