Toujours situé au cœur
du jardin des Tuileries,
le Pavillon des antiquaires et des beaux-arts se tiendra
du 23 mars au 1er avril. Conformément à la volonté
de ses fondateurs, Patrick Perrin et Stéphane Custot,
la manifestation se place cette année encore sous le signe
de l’éclectisme et de la qualité. Plusieurs spécialités y trouvent une place plus importante comme les arts primitifs, la photographie
et le mobilier du XXe siècle.
PARIS - “Cette édition est celle de la maturité, considère Patrick Perrin. L’évolution du Pavillon des antiquaires correspond au souhait que nous avions Stéphane Custot et moi quand nous l’avons créé. Nous serons cette année 89 exposants, plusieurs grands marchands nous ont rejoints et la plupart des spécialités artistiques seront présentées. De plus, la présence de nouveaux participants jeunes et talentueux répond à notre désir de dynamisme.” Effectivement, vingt-sept des exposants du Pavillon n’étaient pas présents lors de la dernière édition. Plusieurs d’entre eux, comme la galerie Hypnos ou la galerie du XXe siècle, ont été séduits par la visite du salon qu’ils avaient faite l’an dernier. D’autres, qui avaient boudé la manifestation depuis quelques années, ont décidé de renouveler en 2002 leur participation devant l’amélioration de la qualité générale de l’édition de 2001. Enfin, gageons que l’annulation cette année du Salon de Mars de Genève a encouragé certains marchands, comme Anthony J.P. Meyer, à se tourner plus facilement vers ce salon parisien qui s’inscrit de plus en pleine période d’effervescence du marché de l’art français.
Les arts premiers sont bien représentés
Plusieurs domaines, jusqu’ici peu ou mal représentés, trouveront cette année une place plus importante au Pavillon des antiquaires. Les arts primitifs seront notamment mis à l’honneur puisque six stands leur seront consacrés contre deux l’an dernier. Parmi les nouveaux exposants, la galerie Meyer, spécialisée en art océanien, proposera notamment un très bel ensemble de quatre pièces originaires de Vanuatu datant de la fin du XVIIIe siècle. Consacrée aux sculptures précolombiennes, la galerie Mermoz présentera une importante terre cuite figurant un personnage assis aux jambes croisées de la culture de Veracruz. La galerie Valluet-Ferrandin exposera quelques pièces océaniennes, parmi lesquelles une proue de pirogue de guerre originaire des îles Salomon, ainsi que plusieurs objets africains. La galerie Flak sera également présente au Pavillon et transformera son stand en cabinet de curiosités consacré aux arts primitifs d’Afrique, d’Océanie et du Grand Nord. On y trouvera entre autres une importante sculpture Dogon du XVIIe, auparavant dans la collection Tristan Tzara. “Le fait que nous soyons cette année plus nombreux à présenter les arts primitifs donne une plus grande cohérence à notre domaine sur ce salon, analyse Édith Flak, qui rejoint ainsi l’opinion de ses confrères. Je suis d’ailleurs persuadée que Paris peut devenir dans les prochaines années la capitale des arts primitifs grâce au Salon d’art tribal, à l’ouverture du Musée du quai Branly et aux grandes ventes publiques. Il est donc important que nous soyons présents dans une manifestation aussi populaire que le Pavillon des antiquaires.”
De même, la place de plus en plus importante qu’occupe la photographie dans le marché de l’art français ne pouvait qu’encourager une présence plus marquée de cette spécialité au Pavillon. La galerie Hypnos partagera cette année un stand avec la Librairie Chamonal qui sera consacré au voyage et à l’exotisme. Une rare épreuve de Le Gray réalisée pendant son voyage en Égypte y sera montrée, ainsi que des portraits d’hommes japonais de Felice Beato ou encore des photographies de montagnes de Bisson. Bruno Tartarin proposera également quelques pièces de collections de Baldus, Salzmann et Clifford. Mais il présentera principalement des œuvres à caractère plus décoratif comme des images de l’artiste anglais Seamus A. Ryan consacrées aux natures mortes, ou encore de grandes épreuves de nus de Rudomine réalisées dans les années 1920 sur papier velours. Enfin, Laurent Herschtritt adressera un clin d’œil à la localisation même du Pavillon en rendant hommage à la “cour des Tuileries” à travers des portraits de la comtesse de Castiglione. Parmi les clichés les plus remarquables de la célèbre maîtresse de Napoléon III, citons La Dame de cœur, La Reine d’Étrurie et L’Assassinat.
Au nombre des autres grands points forts du Pavillon des antiquaires, on notera cette année la place importante occupée par le mobilier et les arts décoratifs du XXe siècle à travers les galeries Flore, Jean-Louis Danant et du XXe siècle, ainsi que la présence nouvelle de quelques marchands d’art contemporain comme la galerie Di Meo.
- Pavillon des antiquaires et des beaux-arts, du 23 mars au 1er avril, jardin des Tuileries, face au 234 rue de Rivoli, angle de la rue de Castiglione, 75001 Paris, tlj 11h-20h, 14h-20h le 23 mars, nocturnes les 26 et 28 mars jusqu’à 22h, entrée 10 euros.
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Le salon s’élargit encore
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°145 du 22 mars 2002, avec le titre suivant : Le salon s’élargit encore