Foire & Salon

SALON

Le salon du dessin a séduit les connaisseurs

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 29 mars 2018 - 516 mots

PARIS

Paris. Pour sa 27e édition qui s’est close le 26 mars au palais Brongniart, la manifestation consacrée aux œuvres sur papier n’a pas failli à sa réputation.

« C’est un endroit qui fédère un public de connaisseurs. Il y a toujours autant de gens passionnés et passionnants », a souligné Emmanuel Marty de Cambiaire (Paris). « Nous avons accueilli beaucoup de monde, davantage que les précédentes années et les collectionneurs, venus en nombre, étaient acheteurs », résumait de son côté Louis de Bayser, le président de la manifestation. Effectivement, de nombreuses ventes se sont conclues et ce, dès les premiers instants. Dessins anciens ou dessins modernes, grands ou petits maîtres, beaucoup ont su séduire les collectionneurs.

Du côté des feuilles anciennes, la galerie de Bayser (Paris) a tout de suite cédé à un collectionneur américain le clou de son stand, une Tête de Saint Jean-Baptiste, sanguine réalisée par Cesare da Sesto (1477-1523), élève de Léonard de Vinci, et préparatoire pour son tableau Salomé, conservé au Kunsthistoriches Museum de Vienne (autour de 500 000 euros). La galerie Marty de Cambiaire a rapidement vendu ses œuvres les plus importantes, dont une Étude de tête d’ange, de Guido Reni qui ira rejoindre une importante collection privée et un pastel représentant une Allégorie du ­Printemps ou de l’Odorat, de Coypel, emporté par un musée. Stephen Ongpin (Londres) a vendu, lui aussi, dans les premières heures d’ouverture deux dessins de Jean-Baptiste Oudry ayant pour thème les Fables de la Fontaine, l’un représentant Le Loup et le Renard, l’autre, Le Rat et l’Éléphant (70 000 €), ainsi qu’une sanguine d’Hubert Robert, Le Temple de Jupiter Sérapis à Pozzuoli (120 000 €).

Plusieurs feuilles modernes ont également rapidement trouvé preneurs. Ainsi, la galerie Martin Moeller & Cie (Hambourg) s’est délestée d’un pastel de l’Allemande Paula Modersohn-Becker, Groupe de cinq enfants, vers 1901 (autour de 80 000 €). La galerie de la présidence (Paris) s’est séparée, entre autres, d’une encre et collage sur papier, Situation XCIII, 1979, de Jean Dubuffet (autour de 60 000 €). Quant à Mathieu Néouze (Paris), il a cédé tout de suite Méditation, 1919, de Walter Sauer (aux alentours de 30 000 €).

 

 

Canaletto et Degas convoités par des musées

D’autres dessins, sans toutefois avoir été vendus, suscitaient beaucoup d’intérêt, mais leur prix, important, nécessitait sans doute davantage de temps de réflexion. C’est le cas notamment de l’œuvre la plus chère du salon, exposée sur le stand de Jean-Luc Baroni (Londres) : Le Couronnement du Doge sur la Scala dei Giganti, de Canaletto, XVIIIe, affichée à 3,9 millions d’euros. « Ce dessin vénitien est le plus beau qu’on ait vu et qu’on ne verra jamais. Il n’y a pas mieux », affirmait le marchand qui confiait par ailleurs que deux musées aimeraient bien le posséder. Même scénario à la galerie de Bayser qui présentait Deux hommes et deux danseuses, un monotype rehaussé de pastel de Degas, convoité par deux musées (prix demandé : 650 000 €) ou bien encore un dessin à la plume, Souvenir de Belgique, de Victor Hugo, dans son cadre original, proposé à 620 000 euros (Talabardon &­Gautier, Paris).

 

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°498 du 30 mars 2018, avec le titre suivant : Le salon du dessin a séduit les connaisseurs

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