Succès confirmé au Salon du collectionneur pour la céramique, l’art asiatique et l’archéologie. Grincements de dents en revanche du côté des tableaux et du mobilier.
PARIS - Le deuxième Salon du collectionneur, qui, sous l’égide du Syndicat national des antiquaires (SNA), s’est tenu au Carrousel du Louvre à Paris du 16 au 25 septembre (lire le JdA no 220, 9 septembre 2005), devra peut-être revoir sa formule. En effet, seule une moitié des exposants en sont très satisfaits : ceux des secteurs spécialisés en céramique, arts d’Asie et archéologie, auxquels s’ajoutent la bijouterie et l’argenterie. Mais le salon a été pour les autres, réunis dans la salle Delorme, au mieux moyen, et même désastreux pour le mobilier.
Les marchands spécialisés dans les arts du feu ont bénéficié d’une intense activité. L’un d’entre eux,
Michel Vandermeersch (Paris), co-organisateur du salon, s’est même abstenu de se rendre en Sologne pour l’ouverture de la chasse le dimanche 25 septembre, rendez-vous qu’il ne manque jamais, même en biennale, pour accueillir des collectionneurs venus d’Allemagne et de Belgique. Christian Deydier (Paris), président du SNA et exposant en archéologie chinoise, s’est même étonné de rencontrer deux nouveaux clients (un Américain et un Suisse), alors que, même en biennale, il vend toujours à ses acheteurs habituels. Succès également pour l’ensemble des stands accueillant des objets archéologiques, emportés d’un côté par la Galerie Mermoz (Paris), spécialisée dans l’art précolombien, et, à l’autre extrémité, par l’imposante galerie suisse Phoenix pour les antiquités classiques. « Les collectionneurs internationaux ont été attirés par l’abondance du choix alors qu’il n’y a presque plus d’archéologie à la Biennale, rapporte Didier Wormser, de la galerie L’étoile d’Ishtar (Paris). Il confirme avoir très correctement travaillé dans une ambiance conviviale. En face, en revanche, côté tableaux et mobilier, l’atmosphère était plutôt froide. À l’inverse de leurs confrères, les exposants de peintures et de meubles n’ont pas connu beaucoup d’activité durant ces dix jours. Ceux qui ont réussi à faire venir leurs collectionneurs s’en sont mieux sortis, à l’exemple de Franck Prazan (Paris), qui a vendu sa pièce principale, une toile de Fautrier de 1962, à l’un de ses clients. Quelques petites galeries, comme celles de Françoise Livinec (Paris) pour les tableaux et de Gérard Monluc (Paris) pour le mobilier, ont tiré leur épingle du jeu en proposant à des professionnels et des particuliers des œuvres à des prix un peu en dessous de ceux du marché. Pour ne pas attiser la jalousie et l’animosité perceptibles sur les stands voisins, un marchand a même hésité à continuer de poser des points rouges sur ses objets vendus, tant la tension était forte. L’antiquaire Ariane Dandois (Paris) est montée au créneau en criant haut et fort que le mobilier (dont la présentation générale était plus sobre pour justement ne pas faire « biennale ») était invisible au salon. « Les visiteurs passent à côté de nous sans nous voir. Je ne vois pas ce que je fais là. D’ailleurs, je ne reviendrai pas. En ne faisant aucune publicité aux États-Unis, le SNA nous a très mal défendus. De plus, le nom du salon, qui convient sans doute aux petites spécialités, est très réducteur et ne nous aide pas à nous rapprocher de notre public », a-t-elle déclaré. Pour arrondir les angles, Christian Deydier a précisé que « le marché du mobilier est en crise et, malgré cela, le salon progresse et se régénère. La prochaine édition en 2007 sera mieux. Au Grand Palais, les exposants pourront notamment bénéficier de stands plus grands. On verra aussi s’il convient de modifier l’intitulé du salon ».
- Nombre de visiteurs : 17 000 - Nombre de jours d’exposition : 10 - Nombre d’exposants : 125
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Le salon aux deux visages
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°222 du 7 octobre 2005, avec le titre suivant : Le salon aux deux visages