PARIS
La galerie Lelong & Co. déploie dans l’espace de la librairie les images du portfolio réalisé par l’artiste américain en 1979.
Paris. La photographie a été le premier mode d’expression de Robert Rauschenberg (1925-2008). Un temps même il hésita « sur le choix entre une carrière de photographe ou de peintre, avant que ses sérigraphies abolissent la distinction entre ces deux médiums », rappelle Nicholas Cullinan, directeur de la National Portrait Gallery de Londres, dans son essai publié dans l’ouvrage Robert Rauschenberg. Photographies 1949-1962 (Gallimard). La Galerie Lelong & Co. revient sur cette période de la carrière de l’artiste américain avec le portfolio Rauschenberg Photographs . Publié en 1979 à New York par la Sonnabend Gallery, l’ouvrage se déploie dans l’espace de la librairie ; douze photographies en noir et blanc ont été sélectionnées par Rauschenberg pour ce portfolio édité en 50 exemplaires et passé à la postérité. Réalisées au Rolleiflex entre 1949 et 1961, ces images sont emblématiques de sa manière d’envisager le médium dans ses années de jeunesse. Le vol de son appareil photo le conduira à arrêter temporairement la photographie.
Plus de la moitié de la sélection témoigne du voyage qu’il effectua avec Cy Twombly à Rome et Tanger. Aucun portrait, paysage ou scènes de rue ici, du moins au sens où on l’entend traditionnellement, mais une vision toute personnelle de ce que Rauschenberg retient de ces villes, tels cette affiche à moitié déchirée annonçant la mort de Staline sur un mur décrépit de Rome ou ces deux bouts de Sneakers usagées appuyées contre une planche de bois, autoportrait de 1950 de l’artiste [voir ill.]. « J’ai besoin d’être là où les choses ne seront plus jamais les mêmes ; d’une archéologie qui n’existe que dans le temps qui nous force à voir ce que la lumière et l’obscurité touchent, et à en tenir compte », confiait Robert Rauschenberg en janvier 1981, trois mois avant l’ouverture de l’exposition « Rauschenberg photographe » au Centre Pompidou.
Quiet House (Black Mountain College) , rayons lumineux obliques sur deux chaises serrées l’une contre l’autre dans le coin d’une pièce, est la seule photographie restant de ses six mois d’étude en 1949 auprès de la photographe Hazel Larsen Archer ; chaise et rayon lumineux que l’on retrouvera près de quarante ans plus tard dans l’un des deux panneaux peints d’ Open Window (Urban Bourbons) .
Prix de la photographie encadrée : 2 200 euros. Pour les quatre sérigraphies de l’entrée datant des années 1980 mises en résonance avec le portfolio, comptez entre 6500 et 7500 euros.
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Le Rauschenberg photographe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°569 du 11 juin 2021, avec le titre suivant : Le Rauschenberg photographe