Tout démarre avec les derniers jours de mars. Surfant sur l’actualité liée au Salon du dessin (L’Œil n°514), plusieurs études organisent des dispersions liées aux arts graphiques.
Après l’étude Me Tajan le 30 mars à Drouot, Piasa monte le lendemain une vente « illustrant presque un siècle d’histoire de l’art ». Sous ce label ronflant, il faut retrouver quelques belles feuilles de Géricault, Delacroix, Degas et Manet. Du premier, Études de cavaliers au crayon noir (est. 200/300 000 F) datant des années 1815-16, lorsque l’artiste s’était engagé dans les Mousquetaires gris du roi Louis XVIII et Combat d’un lion et d’un tigre au crayon noir rehaussé d’aquarelle (est. 500 000 F), typique des recherches animalières de Géricault. Le très romantique Faust et Méphistophélès dans les montagnes du Harz de Delacroix affiche un pedigree parfait puisqu’il faisait partie de la vente Delacroix de 1864, tandis que la Danseuse les bras levés de Degas (est. 800 000 F) provient de l’atelier de l’artiste. Le même jour, toujours à Drouot, l’étude Laurin, Guilloux, Buffetaud propose un Triomphe de Neptune et d’Amphitrite de Frans Francken le Jeune (est. 400/600 000 F), et surtout une originale Nature morte aux choux, artichauts et abricots sur un entablement de Pierre Dupuis (est. 3 MF), que l’on ne manquera pas de rapprocher de celle vendue par Me Tajan l’an dernier à plus de 6,6 MF. Dès les premiers jours d’avril, cascade de surprises : le 1er, Me Tajan disperse la collection du commissaire de police Delgay. Ces archives photographiques comptant 325 documents, 52 portraits et 120 fiches signalétiques recensent nombre d’assasins fameux, de Ravachol à Landru, ou d’espions fusillés en France, d’Ullmo à Mata Hari. Complétée par des photographies médicales réalisées entre 1900 et 1919 dans le service dermatologique du Docteur Bovin, cette vente répond parfaitement aux expositions « Witkin » et « la photographie judiciaire » de l’Hôtel de Sully. Le 7 avril, au rayon bibliophilie, notons L’Apocalypse de Dürer, précieux in-folio de 1498 orné de 16 planches gravées sur bois (est. 300 000 F) et un exemplaire des célèbres et fantasmagoriques Carceri d’invenzione de Piranèse (est. 200/300 000 F). Pour le 21 avril, l’étude Calmels, Chambre, Cohen annonce une habituelle Route sous la neige de Vlaminck (est. 300/400 000 F), un éternel Oiseau sur fond bleu et jaune de Ernst (est. 150/200 000 F) et d’inusables Jeux d’enfants de Valtat, mais signés en bas à droite. L’événement du mois pourrait bien être la vente de pièces d’art primitif provenant de la collection du sculpteur Arman. Le 21 avril, quelques jours seulement après l’inauguration du Pavillon des Sessions du Louvre (voir p. 32-39), une statue en bronze du Bénin datant de la fin du XVIIe siècle (est. 500/700 000 F) est donc mise aux enchères ainsi qu’un couple de statues Ebandza du Gabon et un masque Gourou de Côte d’Ivoire. Enfin signalons que Sotheby’s, bien installé rue du faubourg
Saint-Honoré, ne tient pas à rester coi lors de ce mois placé sous le signe des arts primitifs, et présente du 12 au 15 avril ses ventes new-yorkaises de mai avec, entre autres, une rare cape hawaïenne en plumes et un pendentif en or pré-colombien datant du IIIe siècle après J.-C. Et Christie’s, tout aussi bien logé sur l’avenue Matignon, expose, du 4 au 6 avril et en avant-première, les céramiques et boîtes en or qu’il vendra à Londres en mai prochain.
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Le printemps de Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : Le printemps de Paris