PARIS
Le Plaza Athénée disperse une partie aux enchères de son mobilier, avant fermeture pour travaux. Une pratique en vogue pour les grands hôtels isiens.
Paris - Alors que le Plaza Athénée se prépare à mettre aux enchères une partie de son mobilier chez Artcurial les 7 et 8 octobre, jeter un coup d’œil dans le rétroviseur peut donner le tournis : le Royal Monceau, le Prince de Galles, le Crillon, le Meurice ou le Georges V ont ainsi vu tout ou partie de leurs intérieurs passer sous le marteau ces dernières années. Pourquoi le mariage des grandes maisons de vente et de l’hôtellerie de luxe de la capitale est-il si en vogue en ce moment ? Les commissaires-priseurs et leur force de frappe sont un moyen efficace de disperser ces ensembles. Or la concurrence dans l’hôtellerie de luxe parisienne et l’arrivée de nouveaux venus, Shangri-La ou Mandarin, ont bouleversé le paysage et contraint des établissements mythiques à se rénover et donc disperser leur mobilier. « Tout le monde doit se mettre au niveau », explique Stéphane Aubert, l’un des commissaires-priseurs de la vente du Plaza, aux côtés de François Tajan. « Mais le phénomène n’est pas vraiment nouveau, Maurice Rheims a déjà réalisé en son temps des ventes de mobilier de grands hôtels ».
Les enjeux sont parfois considérables : ainsi, la vente du Crillon organisée en avril 2013 par Artcurial alignait des chiffres impressionnants : 3 500 pièces, cinq jours d’enchères, un produit de 6 millions d’euros et 25 000 visiteurs, avant deux ans de travaux. Le Plaza, quant à lui, ne fermera que six mois dès le 1er octobre, pour des travaux d’agrandissement et ne met en vente qu’un petit millier de meubles, pièces de décoration ou d’art de la table. Le palace a en effet été refait par strates et certains étages sont déjà rénovés. L’estimation, raisonnable pour cet ensemble, a été fixée entre 500 000 et 800 000 euros hors frais, « plutôt des prix de départ », précise Stéphane Aubert.
Une grande partie de la vente est composée de mobilier de style dont la provenance pourrait faire grimper les prix. « La qualité des pièces souvent réalisées par des créateurs de renom, Hermès ou Lessage, joue également », ajoute le commissaire-priseur. Parmi les lots phares de la vente figurent le bar à variation lumineuse dessiné par Patrick Jouin en 2001 (est. 20 000 et 30 000 euros hors frais), les sculptures en bronze de Jean-Michel Folon installées à l’entrée du restaurant d’Alain Ducasse (est. 40 000 à 60 000 chacune) ou le mobilier Art déco du Relais Plaza. Côté acheteurs, le public devrait être assez divers : « à la clientèle habituelle d’Artcurial s’ajoutent ceux que l’univers des palaces fait rêver, dont certains ont pu séjourner au Plaza et y vivre des moments particuliers, mais aussi des collectionneurs étrangers car l’image de ce patrimoine est très forte à l’international », explique Stéphane Aubert. L’effet palace !
Expert : Stéphane Aubert
Estimation : 500 000 à 800 000 € hors frais
Nombre de lots : 991
Le 7 octobre à 10h, 14h30 et 19h, et le 8 octobre à 10h et 14h30, chez Artcurial, Hôtel Marcel Dassault, Rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris ; exposition publique : du 4 au 6 octobre 10h-20h, www.artcurial.com
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Le Plaza sous le marteau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°398 du 4 octobre 2013, avec le titre suivant : Le Plaza sous le marteau