Le petit monde secret de Dina Vierny

Elle était fascinée par le monde miniature des poupées. Aussi avait-elle réuni l’équivalent d’une ville : du château médiéval à la salle de restaurant, en passant par l’église, les cuisines, les épiceries, les jardins et les salons, peuplés de poupées en bois, mignonnettes et belles poupées parisiennes, au milieu des calèches et des animaux.

L’ensemble totalise près de 500 lots regroupant des milliers d’objets miniaturisés d’un réalisme frappant, datant des années 1850-1910. « Les poupées présentées sont classiques mais la qualité et la diversité des accessoires sont impressionnantes », souligne le spécialiste Jean-Pierre Lelièvre. Citons une cheminée en marbre blanc de 18 cm, de style Louis XV à décor de coquilles et guirlandes, monogrammée « MC », avec sa garniture de foyer composée d’un porte-bûches en étain de style hollandais, d’une paire de chenets Louis XIII en fer forgé, d’un seau à charbon anglais avec sa pelle et d’un nécessaire regroupant pelle, pincette et tison en laiton (est. 300 euros l’ensemble).

Notons aussi un serviteur muet en acajou de 32 cm (ill. ci-contre), à piétement tripode et trois plateaux, avec des assiettes en faïence fine, plats en porcelaine et produits factices : tartes, fromages, fruits… (est. 400 euros), ou encore une « musette » de poilu de 4,5 cm, comprenant un sac avec pipe, saucisson, peigne, mouchoir, paire de chaussettes et enveloppe (est. 50 euros).

Parmi les grands ensembles proposés, le clou du spectacle revient à une scène de reconstitution de la grande salle de réception de Chez Maxim’s, estimée 8 000 euros, incluant deux escaliers — chef-d’œuvre de maîtrise, derrière un rassemblement incroyable de poupées de maison, mobilier, objets décoratifs et miniatures, dominé par un grand lustre en perles de verre.