Si les étrangers se sont peu déplacés pour cette édition, l’exigence de qualité
de la manifestation a permis de maintenir une bonne fréquentation.
PARIS - Le Parcours de la céramique et des arts du feu a fermé ses portes le 27 septembre et de l’avis général, l’événement a eu un bon retentissement. « Les galeries étaient un peu vides en septembre car les clients se réservaient pour le Parcours. C’est un événement attendu ! », soulignait Christian Béalu. Les marchands ont constaté, presque avec surprise, qu’il y avait beaucoup de monde, alors même qu’il n’y avait pas d’autres manifestations organisées au même moment à Paris. Beaucoup de Français et de Belges « et même des Français qu’on ne voyait plus », notait un exposant. Les organisateurs avaient préparé avec soin l’événement, puisque les conférences organisées pendant le salon ont fait se déplacer beaucoup de monde. L’hommage à la collection Adda, qui fêtait le cinquantième anniversaire de sa dispersion, a fait le plein, déplaçant le conservateur du Louvre et celui de Sèvres, entre autres.
Peu d’étrangers
Mais il y a un revers de la médaille : les étrangers, hormis nos voisins belges, ne s’étaient pas beaucoup déplacés. « Cette année, sans grande manifestation en parallèle – il n’y avait pas la Biennale – les Chinois n’étaient pas très présents », constatait Bertrand de Lavergne, spécialisé en céramique extrême-orientale. « Les voyages coûtent chers, alors les visiteurs aiment les rentabiliser », poursuivait-il. Le constat était identique pour les Américains – pourtant nombreux dans le 6e arrondissement parisien qu’ils affectionnent – mais il manquait les gros collectionneurs et marchands qui se déplacent pour la Biennale. « Il y avait beaucoup de monde et j’ai vendu quelques pièces. Mais les Italiens étaient absents, d’abord parce qu’il n’y avait pas la Biennale de Paris, mais aussi parce qu’avait lieu aux mêmes dates la Biennale de Florence », soulignait Justin Raccanello (galerie Bazaart, Londres) qui exposait une collection de trente-cinq albarelli, la plupart siciliens pour 125 000 euros, intéressant fortement un pharmacien. Tout devrait revenir dans l’ordre l’an prochain puisque la Biennale des antiquaires devient annuelle.
Un public averti
Les marchands avaient fait des efforts en proposant des pièces de qualité, comme John Whitehead (Londres) qui prétextait l’exposition à Sèvres pour présenter des sculptures en biscuit de la célèbre manufacture. La galerie Arcanes montrait un bel ensemble de céramiques contemporaines de Jean Girel et Valérie Hermans inspiré des Song, dont des pièces métallifères, tandis que Vincent L’Herrou dévoilait une collection de bleu persan de Nevers (pour des prix allant de 3 000 à 12 000 euros) et que Valérie Levesque présentait un vase en émail de Pékin démontrant le goût de l’empereur Qianlong pour l’Europe, à décor de deux réserves peintes, bronzes dorés et cabochons (à vendre pour un prix à six chiffres). « Ce qui est appréciable lors de cet événement, c’est le public de qualité, composé de vrais connaisseurs », remarquait-elle.
Côté transactions, chaque marchand a vendu mais plutôt de petites pièces en début de Parcours. Au-delà de 10 000 euros, il y a une barrière psychologique qui n’est pas toujours facile à franchir et qui demande réflexion. D’autant plus que sur une foire à ciel ouvert, les visiteurs se disent qu’ils auront bien le temps de repasser.
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Le Parcours parisien garde le cap
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Abonnez-vous dès 1 €Ensemble de faïences de Nevers à fond bleu persan, XVIIe siècle. Courtesy Galerie Théorème, Vincent L'herrou, Paris.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°442 du 2 octobre 2015, avec le titre suivant : Le Parcours parisien garde le cap