Le Parcours de la céramique prend de l’ampleur

PARIS - Depuis le Louvre des Antiquaires jusqu’au Carré Rive Gauche, vingt-trois exposants participent à la 6e édition du Parcours de la céramique et des arts du feu prévue du 24 au 28 septembre. Ils n’ont jamais été si nombreux : l’an dernier, ils n’étaient que huit. Il faut dire que pour cette édition 2013, le noyau dur est invité par l’Association des spécialistes de la céramique de collection. Parisiens pour la plupart, les exposants viennent aussi de Bruxelles, de Londres (Bazaart, Errol Manners) ou encore de Rome (Lukacs & Donath). Quant aux spécialités représentées, elles aussi s’étoffent et couvrent désormais toutes les époques et tous les pays : porcelaines et faïences anciennes, archéologie, verrerie, émaux, majoliques et même céramique contemporaine.

« Réveiller les collectionneurs »
Ce rassemblement de grands spécialistes, le plus important au monde en ce domaine, n’existe qu’à Paris au mois de septembre. Pour Christian Béalu, instigateur de l’événement et président de l’association, « le but est de promouvoir la céramique et les arts du feu de toutes époques. Organiser cette manifestation tous les ans permet de réveiller les collectionneurs, à l’affût de l’objet qu’ils n’ont pas encore. Tous nos clients viennent nous voir. Certains reprochent cependant la dissémination des participants, mais l’itinéraire à parcourir est intéressant ». Dans sa galerie, il expose un éléphant en porcelaine de Meissen, daté vers 1745 (proposé à 8 500 euros) ainsi qu’un grand plat à scène de chasse, Faenza, attribué à Stefano Accarisi et daté fin XVIe (28 000 euros). Chez Vincent L’Herrou, il faut admirer une belle coupe « aux dauphins » commandée par Louis-Philippe à la manufacture de Sèvres. Jean-Robert de Lavergne présente un verre à serpent à la façon de Venise, Liège, XVIIe siècle. Venue de Belgique, Laurence Lenne, qui n’avait pas participé à l’édition 2012, revient cette année pour deux raisons : « Nous allons être nombreux, venus de toutes parts, avec de très grands spécialistes. Et puis cette année, j’ai trouvé des pièces uniques », comme cette rare terrine à sujet de chasse en porcelaine de Vienne, datée vers 1735, ayant fait partie du service du Prince du Lichtenstein. « Il faut un événement comme celui-ci au moins une fois par an pour faire connaître la céramique », souligne-t-elle.

Parmi les autres spécialistes, Éric Pouillot est le seul à exposer des pièces d’archéologie ; Alexis Renard, un nouveau participant, présente des céramiques islamiques et indiennes ; la galerie Vauclair axe sa présentation sur des pièces de la seconde moitié du XIXe siècle aux inspirations asiatiques ; tandis que Cristina Ortega reste fidèle à sa spécialité et réunit des pièces d’Extrême-Orient. Du côté de la céramique contemporaine, la galerie Silbereis montre un Torse en porcelaine émaillée, par Wayne Fischer.

Si le marché de la céramique se porte bien, « il y a une évolution du goût. Les amateurs ne veulent plus amasser, ils souhaitent se concentrer sur des pièces rares, uniques, difficiles à trouver », note Christian Béalu.