Si l’art Dogon attire tant, c’est que son peuple fascine par son origine et par son mode de vie et ses traditions. Les Dogon sont l’une des civilisations les plus anciennes de l’Afrique noire. Ils se sont installés dans la région des falaises abruptes de Bandiara au Mali après y avoir chassé les Tellem au XVe siècle. Dans ce paysage extraordinaire, des villages troglodytiques juchés à flanc de falaises sont reliés par des escaliers naturels et des pistes secrètes. « Ce peuple est fascinant. Il s’est isolé au bout du monde et est resté à l’abri de la colonisation, il a conservé sa pureté originelle. On a même imaginé que les Dogon étaient les rescapés de l’Atlantide », raconte Daniel Hourdé. L’antiquaire consacre actuellement une importante exposition à l’art de cette peuplade. Soit une sélection d’une trentaine de statuettes et masques datant du XVe au XIXe siècle, à partir de 20 000 euros pour les pièces les plus abordables jusqu’à 400 000 euros pour quelques chefs-d’œuvre. Émotions garanties. D’une grande dignité, les objets rituels Dogon renvoient aux mythes essentiels d’une cosmogonie dont ils sont l’expression symbolique et qui garde bien des mystères pour le regard occidental. Les figures d’ancêtres, en bois ravinés du fait de leur exposition dans les hauteurs, semblent venir de la nuit des temps. D’ailleurs, les préoccupations Dogon sont très anciennes, souvent liées à l’eau comme l’incarnent les statuettes aux bras levés en signe d’évocation de la pluie.
« Dogon », PARIS, galerie Ratton-Hourdé, 10 rue des Beaux Arts, VIe, tél.01 46 33 32 02, jusqu’au 23 juillet.
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Le mystère Dogon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°571 du 1 juillet 2005, avec le titre suivant : Le mystère Dogon