Des meubles estampillés Durand, Boulle, Weisweiler et Gérard figurent parmi les belles pièces qui seront dispersées à Paris, à l’Espace Tajan le 10 décembre, et à Monaco les 10 et 11 décembre, sous la houlette de Christie’s, et le 11 décembre par Sotheby’s. Cette dernière proposera par exemple une exceptionnelle aiguière de forme balustre et son bassin, qui auraient appartenu à Pierre Paul Rubens.
PARIS et MONACO - Une des trois ventes de prestige de l’Espace Tajan en cette fin d’automne est consacrée au mobilier. Cette vacation organisée le 10 décembre, avec le concours des experts Olivier le Fuel, Roland de l’Espée, Guillaume Dillée et Jacques Saint-Bris, comprend quelques pièces importantes, telle une paire de consoles rectangulaires en bois sculpté et doré (500-600 000 francs).
Ces meubles italiens du début du XIXe siècle sont recouverts d’un plateau de marbre brèche rouge, ceinturé de bronze doré. Olivier le Fuel et Roland de l’Espée présenteront un cabinet de forme rectangulaire en placage d’écaille rouge et brune, estampillé Henry Dasson (200-300 000 francs). Il comporte une riche décoration de bronzes ciselés et dorés, dont un médaillon représentant Louis XIV entouré de guirlandes de laurier. Également remarquables, un bureau à cylindre en acajou et placage d’acajou à ramages, d’époque Louis XVI, estampillé Durand (300-400 000 francs), un lustre de forme corbeille à soixante-douze branches de style Louis XVI (250-300 000 francs) et une paire de candélabres à deux lumières en bronze finement ciselé (130-150 000 francs).
Une paire de fauteuils de Georges Jacob
Outre la prestigieuse collection Akram Ojjeh composée de meubles estampillés Leleu, Weisweiler ou Riesener, dispersée le 11 décembre à Monaco (lire le JdA n° 90, 8 octobre), Christie’s mettra en vente à Monaco, les 10 et 11 décembre, à l’hôtel Métropole Palace, l’ancienne collection du décorateur Pierre Delbée, à qui l’on doit l’aménagement des résidences du duc et de la duchesse de Windsor. Parmi les meubles et les pièces d’orfèvrerie de qualité, signalons une paire de fauteuils de Georges Jacob, l’un portant une marque au feu du palais des Tuileries, l’autre provenant de Fontainebleau (400-600 000 francs), et un fauteuil Empire à dossier gondole issu de l’ancienne collection Bloch (200-300 000 francs). On retiendra aussi un œuf d’autruche ciselé et monté en argent datant de 1804 (25-35 000 francs), ainsi qu’une écuelle en argent de Hubert Joseph Delmotte (40-60 000 francs).
Sotheby’s mettra aux enchères le 11 décembre, au Sporting d’hiver de Monaco, un important ensemble de mobilier Louis XV, dont un grand bureau plat en amarante attribué à Charles-André Boulle (4-6 millions de francs) qui appartient à une série célèbre de bureaux, la plupart en marqueterie d’écaille. Le bureau proposé est à rapprocher de deux meubles en amarante mentionnés dans l’inventaire du cardinal de Rohan (1674-1749). D’un hôtel particulier parisien provient une paire de bibliothèques en marqueterie Boulle attribuées à Noël Gérard (3-4 millions de francs), à comparer aux deux illustres armoires de Machault d’Arnouville et à la bibliothèque conservée dans la collection Grog, au Musée du Louvre. La commode en acajou et citronnier attribuée à Weisweiler, de la fin de l’époque Louis XVI, sera une des autres vedettes de la vacation (4-5 millions de francs). Elle a appartenu à Mayer Amschel de Rothschild, puis Lord Rosebery, avant d’être vendue en 1977 avec le contenu du château de Mentmore, et peut être rapprochée des meubles réalisés par l’orfèvre Henry Auguste pour William Beckford. Citons encore un médaillier exécuté par Oppernordt en 1684 pour le Cabinet des médailles et des curiosités de Louis XVI à Versailles (200-300 000 francs), ainsi qu’une paire de cigognes en porcelaine de Chine montées en candélabres en forme de palmiers et sarments de vigne (700-800 000 francs).
Les amateurs d’orfèvrerie ne devraient pas demeurer insensibles à une aiguière de forme balustre et son bassin, œuvres de Théodore Ier de Rasier (2,5-3,5 millions de francs) qui auraient appartenu à Pierre Paul Rubens. Elles lui auraient été données par les Régents des Pays-Bas en remerciement de sa mission diplomatique auprès de Charles Ier d’Angleterre, qui a débouché sur la signature du traité anglo-espagnol du 30 novembre 1630. Le décor entièrement ciselé, montrant sur l’aiguière la Naissance de Vénus, et sur le bassin Suzanne et les Vieillards, témoigne d’une parfaite maîtrise de la ciselure en haut et bas-relief.
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Le mois du beau mobilier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°93 du 19 novembre 1999, avec le titre suivant : Le mois du beau mobilier