Plusieurs sociétés spécialisées compilent des résultats de ventes publiques. Elles offrent ainsi les outils nécessaires aux investisseurs pour mesurer l’évolution du marché et de la cote des artistes.
LONDRES - Pour tout acheteur, vendeur ou assureur d’œuvres d’art, les banques de données en ligne constituent un outil inestimable. D’un clic, l’utilisateur peut comparer les prix, évaluer une peinture de manière approximative, suivre la cote d’un artiste ou d’une école et obtenir des données remontant à plusieurs décennies.
Les sociétés les plus connues dans ce domaine sont Artprice, Artnet, Gabrius, Art Sales Index et le Guide Mayer. Tout en livrant les résultats de ventes publiques, elles proposent divers indices calculés à partir de ces informations. Néanmoins, les observateurs se demandent depuis longtemps comment ces sociétés parviennent à survivre dans ce domaine si spécialisé ; toutes travaillent en effet à partir des mêmes éléments de base fournis par les maisons de ventes publiques du monde entier.
Selon Andrew Marlborough, auteur d’une récente étude sur le sujet, toutes ces sociétés doivent se battre et il va de soi que certaines sont menacées. En 2002, elles ont accumulé un déficit écrasant de 9 millions d’euros pour 19,9 millions de chiffre d’affaires, situation « insoutenable » d’après l’auteur, qui estime que des fusions en résulteront inévitablement. Son intéressante analyse financière révèle que seule Art Sales Index a réalisé un bilan bénéficiaire en 2003, Artprice accusant même des pertes considérables. Il paraît peu probable, selon le rapport, que toutes puissent survivre, particulièrement lorsque le marché ne connaît pas d’expansion.
Cette étude compare aussi le volume des informations fournies par ces sociétés. Sur les cinq spécialités qu’il a retenues (dessins de maîtres anciens, artistes du XIXe, art américain, linogravures de l’école de Grosvenor et œuvres du Staithes Group – chaque domaine étant représenté par quatre artistes), Andrew Marlborough observe le nombre de résultats obtenus sur chaque site. Et constate de gros écarts dans le nombre de prix communiqués : pour l’artiste espagnol Joachin Sorolla, Gabrius en recense 130, Art Sales Index, 491. Ces écarts peuvent évidemment influer sur la fiabilité des indices calculés par ces sociétés.
Andrew Marlborough, DYNAMIC ART AUCTION RESULTS DATABASES, A STRATEGIC SURVEY, 2004, ISBN 0-9548018-0-6, environ 1 130 euros (frais de port inclus), à commander sur www.andrewmarlborough.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le marché sous surveillance
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €La dernière édition du Art Sales Index, compilée par Duncan Hislop, confirme la bonne santé du marché de l’art. L’ouvrage indique que le chiffre d’affaires de l’art vendu aux enchères entre août 2003 et août 2004 a progressé de 25 %, et ce, en dépit de la guerre en Irak et de la chute du dollar. Le nombre de tableaux vendus à plus de 1,44 million d’euros pièce s’élève à 194, totalisant 793 millions d’euros (contre 149 pour un total de 523,5 millions en 2002-2003). 21 œuvres de Pablo Picasso ont dépassé la barre du 1,5 million d’euros, contre « seulement » 11 l’année précédente. Le peintre espagnol conserve son titre d’artiste le plus coté, devant Claude Monet, Andy Warhol, Vincent van Gogh, Amadeo Modigliani et Fernand Léger. On compte parmi les nouveaux venus quelques noms connus et moins connus : Jean Arp, Frédéric Bazille, Albert Bierstadt, Giuseppe Zocchi, le Français Henri-Pierre Danloux et les Chinois Jin Kun et Liang Shizheng. Les États-Unis représentent 43 % du chiffre d’affaires mondial, le Royaume-Uni, 29 % et la France, 6,6 %. L’art contemporain confirme sa suprématie, avec un chiffre d’affaires de 308,6 millions d’euros pour la période 2003-2004, contre 233,6 millions en 2002-2003. - « Art Sales Index 2005 », à commander sur le www.art-sales-index.com, 190 euros (frais de port inclus), ISBN 0-903872-81-1
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°206 du 7 janvier 2005, avec le titre suivant : Le marché sous surveillance