PARIS
La treizième édition de Drawing Now confirme un marché du dessin prolifique, loin d’être cloisonné aux belles feuilles.
Collectionner - Pour les amateurs de dessin contemporain, Drawing Now, qui se tient du 28 au 31 mars 2019 au Carreau du Temple, est le pilier de la programmation de la Semaine du dessin. L’offre de la manifestation se situe en marge du dessin traditionnel, car « le support n’est pas ce qui détermine le dessin », soulignent fièrement ses organisateurs. Dotées d’un format intimiste, les soixante-douze galeries réunies pour l’occasion soutiennent cette ligne directrice, en proposant un savant mélange d’œuvres au traitement classique revisité comme la série minimaliste en volume conçue à la mine graphite de Mathieu Bonardet (Jean Brolly, Paris), jusqu’aux plus inattendues, comme les installations de Susanna Inglada (Maurits Van de Laar, La Haye).
« Le salon a évolué pour être plus contemporain. Cela permet aux galeries de se renouveler, sinon nous aurions pu penser que le dessin stagne depuis le XVIe siècle », s’enthousiasme Claudine Papillon. La galeriste, présente sur le salon depuis dix ans, montre cette année une série de photographies grattées de Raphaëlle Peria. Les médiums et les sujets sont donc pluriels, comme le prouve également la Galerie Putman, fidèle de la première heure, qui propose un travail de redécouverte des œuvres sur papier de Jean Messagier avec des dessins faits de gouache et de gel, technique propre à l’artiste qui en laissant un mélange de gouache et de peinture à l’extérieur propose un dessin formé par la nature.
Le marché du dessin contemporain est fécond, et si pour les maisons de ventes la proposition demeure « traditionnelle, faute d’offres suffisamment développées », comme le souligne Martin Guesnet, directeur associé d’Artcurial, les salons spécialisés consacrés au dessin contemporain et aux propositions sortant du traitement traditionnel prolifèrent : Paréidolie à Marseille, Art on Paper à Bruxelles, Paper Positions à Bâle, Berlin et Munich ou encore Draw Art Fair dont l’ouverture est prévue en mai à la Saatchi de Londres, fondée par Laurent Boudier, qui fut de la première aventure Drawing Now.
Offert
1_Philippe Mayaux, Arnaud Labelle-Rojoux, Willem, Philippe Vuillemin « Tout vient de l’inspiration de certains artistes dans les bars, nous avons tous en tête les dessins sur nappes de Picasso ou de Giacometti. L’idée est de réintroduire un espace de création dans un lieu de ventes », explique Hervé Loevenbruck, qui transforme cette année son stand en bar éphémère. Placé dans l’axe d’entrée, le visiteur sera accueilli par ce bar, où la bière et les sous-bocks créés pour l’occasion par quatre artistes, Philippe Mayaux, Arnaud Labelle-Rojoux, Willem et Philippe Vuillemin, sont offerts. Sur les murs, les dessins sont en vente (de 300 euros à 3 000 euros).
Galerie Loevenbruck
2_Susanna Inglada, Galerie Maurits van de Laar L’œuvre de l’Espagnole Susanna Inglada, en trois dimensions, est théâtrale. Ce sont des personnages, souvent déracinés, qui interagissent entre eux, parfois violemment. Inspirée par la culture espagnole, et plus particulièrement catalane, son œuvre est marquée par la violence et les questions de pouvoir. La galerie hollandaise Maurits Van de Laar propose sur son stand un dialogue alliant l’installation figurative de Susanna Inglada au dessin à la limite de l’abstraction de Karin Van Dam.
Galerie Maurits Van de Laar
3_David Lefebvre « David Lefebvre n’est pas dessinateur, mais c’est un artiste qui emploie le dessin sur des supports très originaux », explique Marie Hélène de La Forest Divonne. Pour Drawing Now, la Galerie La Forest Divonne prend le parti de montrer des dessins sur argile et des pièces en porcelaine de l’artiste. Poétiques et lyriques, les œuvres sur céramique sont à appréhender comme des paysages à 360 degrés, de par la forme que l’artiste offre au médium.
Galerie La Forest Divonne
4_Emil Ferris Le neuvième art s’est, au fil des années, creusé un sillon à Drawing Now. Cette année, plusieurs stands proposent de la bande dessinée, avec une sélection composée majoritairement de dessinatrices. La Galerie Martel offre un focus sur les dessins au stylo-bille de l’Américaine autodidacte Emil Ferris tirés de l’ouvrage Moi, ce que j’aime c’est les monstres. S'ajoutent également des planches de Frustrées (environ 3 000 euros) de la dessinatrice humoristique Claire Bretécher ou de Ideal Standard, dernier roman graphique d’Aude Picault chez Huberty & Breyne Gallery.
Galerie Martel
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Le dessin contemporain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°721 du 1 mars 2019, avec le titre suivant : Le dessin contemporain