Le week-end des galeries bruxelloises, qui s’est déroulé du 5 au 8 septembre, bénéficiait d’une solide organisation et de la conjonction d’éléments favorables.
Bruxelles. La 12e édition du Brussels Gallery Weekend (BGW) sonnait, en ce début septembre, la rentrée des galeries d’art contemporain. La manifestation, qui rassemblait 40 galeries contre 37 l’an dernier, peut se targuer de rivaliser avec le Gallery Weekend Berlin, une réussite en la matière.
L’offre artistique est en effet particulièrement pointue, avec des enseignes qui ont mis les petits plats dans les grands. Parmi celles-ci, La Patinoire royale propose un accrochage de qualité muséale autour de l’abstraction belge : « Abstractions en temps de paix (1945-1975) », soit 250 œuvres sur 3 000 mètres carrés (l’exposition se prolonge après le week-end comme la plupart de celles mentionnées ici). La Galerie Greta Meert offre sur ses trois étages une réflexion sur la peinture où se mêlent artistes historiques et plasticiens plus jeunes. Ainsi Carla Accardi, figure importante de l’abstraction italienne, dont certains tableaux ne sont pas en vente, voisine-t-elle avec les nuances chromatiques des pièces de Pieter Vermeersch.
Les propositions couvrent un spectre large et comptent de nombreuses expositions personnelles d’artistes émergents. Sous la verrière de Clearing se déploie ainsi le bestiaire imaginaire de la Française Marguerite Humeau [voir ill.]. L’exposition vidéo du jeune artiste belge Emmanuel Van der Auwera chez Harlan Levey Projects se prolonge au Botanique, puisque le parcours englobait aussi dix-sept lieux non marchands.
La petite superficie de Bruxelles (32 km2 contre 105 km2 pour Paris) permet de s’y déplacer facilement, malgré un trafic important. En une journée les visiteurs peuvent arpenter une vingtaine d’espaces. L’organisation bien huilée du BGW permettait même aux VIP d’optimiser leur circuit, grâce à un service de chauffeurs mis à disposition pour se rendre dans les lieux les plus excentrés. Tout cela contribue à donner une certaine ampleur à la manifestation.
D’autant que la capitale de la Wallonie est un terreau fertile, aussi bien pour le marché que pour la création. Cette édition était marquée par l’arrivée de galeries au fonctionnement innovant. C’est le cas de La Maison de Rendez-Vous, où se sont regroupées quatre enseignes étrangères, LambdaLambdaLambda (Pristina, Kosovo), Lulu (Mexico), Misako & Rosen (Tokyo) et Park View/Paul Soto (Los Angeles), qui exposent chacune leur tour. Et de Bénédicte Ramade Collective, une galerie qui invite des artistes, des commissaires d’exposition et des galeries à exposer. Ces deux exemples reflètent une scène bruxelloise qui évolue, avec « de plus en plus d’artistes qui s’installent à Bruxelles, car les loyers sont plus abordables que dans d’autres capitales, et on y trouve des espaces plus grands et plus centraux. Il y a un centre de créativité important entre Paris et Bruxelles qui se crée au moment où le Brexit change les intérêts », soutient Nathalie Obadia, directrice de la galerie du même nom. Maintenant, pour les organisateurs du BGW, « tout le défi est d’être plus internationaux », car pour l’instant la manifestation demeure très locale, avec la participation remarquée d’un public flamand.
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Le Brussels Gallery Weekend confirme sa bonne dynamique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°529 du 20 septembre 2019, avec le titre suivant : Le Brussels Gallery Weekend confirme sa bonne dynamique