Dans la gestion privée, l’œuvre d’art n’est pas un placement pur mais demeure un élément de diversification. C’est aussi un outil de défiscalisation intéressant.
Paris - L’art comme investissement : le 29 février, plusieurs professionnels du monde de l’art et de la finance, ainsi que des fiscalistes, se réunissaient sur ce thème au Palais des Congrès, à l’initiative du Centre national des professions financières. Malgré les crises économiques, la croissance constante de certains secteurs, comme le mobilier français XVIIIe, et l’envolée récente d’autres marchés qui font rêver de plus-values à court terme, tel celui de la photographie, sont, pour un gestionnaire de portefeuille, deux options possibles. Cependant, la dernière expérience en date, deux fonds communs de placement en art montés en 1990 par la BNP et un groupe d’experts français, semble avoir refroidi les investisseurs. Les achats portaient sur des peintures et dessins français et italiens, “valeurs sûres”, pour un montant total de 150 millions de francs. Une perte de 30 % en valeur a été enregistrée après la dispersion des collections, en 1999. À l’heure actuelle, seuls deux établissements financiers, Conseil Investissement Art (banque Paribas) et l’Union française de gestion (filiale du Crédit Mutuel), poursuivent sagement, depuis vingt-cinq ans, une politique d’acquisition en œuvres d’art. Intervenant sur un marché limité aux peintures, sculptures et dessins de la Renaissance à 1950, à l’exclusion des œuvres d’artistes vivants, les deux institutions aident toute une clientèle d’amateurs à trouver une ou plusieurs œuvres de leur goût dans un but de diversification, à hauteur de 3 à 5 % du patrimoine. La banque suit la cote des artistes conseillés et avertit son client le cas échéant. Mais il arrive que, par amour pour l’art, celui-ci renonce à des perspectives de profit à la revente. L’art constitue également, pour ces professionnels, un outil de défiscalisation qui offre de nombreux avantages compatibles avec la jouissance d’une œuvre : éviter l’impôt sur la fortune (ISF) – l’art en est exonéré –, payer l’ISF ou des droits de successions en proposant en dation un objet que l’on possède au moins depuis cinq ans. En outre, d’après les spécialistes, céder quelques tableaux à ses enfants constitue, en matière de succession, une échappatoire largement répandue !
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L’art, outil de défiscalisation
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°102 du 31 mars 2000, avec le titre suivant : L’art, outil de défiscalisation