La galerie Arc en Seine expose jusqu’au 20 décembre l’œuvre sculpté de Diego Giacometti. Ce bestiaire révèle sa fascination pour le monde animal, qu’il a représenté à partir des années quarante. Quoique créées à l’origine pour orner des meubles, la plupart de cette quarantaine d’œuvres en bronze, vendues entre 35 000 et 350 000 francs, sont aujourd’hui reconnues et présentées comme des sculptures à part entière.
PARIS. Gazelle, tortues, grenouilles, renard, hibou… le 27 rue de Seine a des allures d’arche de Noé. Si ce n’est que les quarante-deux occupants de cette galerie parisienne, plutôt spécialisée dans l’Art déco, sont tous en bronze et nés de l’imagination d’un homme : Diego Giacometti. Resté dans l’ombre de son frère, cet artiste suisse n’en était pas moins doué d’une rare dextérité manuelle. Mais pour ne pas gêner Alberto, avec lequel il partageait une grande complicité et le même atelier de sculpteur, il s’est détourné de la statuaire au profit du mobilier. Diego habillait néanmoins ses tables et ses chaises de petits animaux en bronze. Découvertes par les propriétaires d’Arc en Seine, Christian et Catherine Boutonnet et Raphaël Ortiz "chez un collectionneur, qui les gardait jalousement après les avoir acquis directement des mains de l’artiste" –, une provenance indiscutable donc, comme celles prêtées par d’autres amateurs et qui, elles, ne sont pas à vendre –,ces sculptures révèlent la fascination de l’artiste pour le monde animal, comme en témoigne le Crapaud, proposé à 60 000 francs. Celle-ci se renforce au cours d’un voyage en Égypte lorsqu’il remarque les chats votifs en bronze du Musée du Caire, que symbolisent les deux Chat maître d’hôtel proposés chacun 300 000 francs. Éléments décoratifs, ces sculptures d’animaux – dont les dernières datent des années quatre-vingt – sont aujourd’hui présentées comme de véritables œuvres d’art. “Son génie inventif s’est davantage affirmé et démarqué de celui de son frère avec cette iconographie animalière, pompéienne ou étrusque qui marque son œuvre”, explique Raphaël Ortiz. Représentations naturalistes qui traduisent l’ensemble des caractères morphologiques de chaque espèce, certains de ces animaux ont cependant toujours été des sculptures, tels les deux Chiens à 250 000 francs. Et à défaut de repartir avec l’une de ces pièces, les visiteurs pourront toujours acquérir pour 8 000 francs l’un des clichés de Marc Guillaumot dans lesquels s’exprime la force du bestiaire de Diego.
LE BESTIAIRE DE DIEGO GIACOMETTI, exposition-vente jusqu’au 20 décembre, galerie Arc en Seine, 27 rue de Seine 75006 Paris, tél. 01 43 29 11 02, tlj 11h-13h et 14h-19h.
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L’arche de Diego
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°46 du 24 octobre 1997, avec le titre suivant : L’arche de Diego