Depuis leur découverte au XIXe siècle, les figurines hellénistiques en terre cuite appelées Tanagras ne cessent de charmer par leur grâce intemporelle.
Les statuettes « Tanagras » tirent leur nom d’une antique cité grecque de Béotie où des ateliers produisirent, du ive au iiie siècle av. J.-C., de nombreuses séries de figurines en terre cuite moulée, inspirées des modèles de la grande sculpture grecque. Destinées à un usage strictement funéraire, ces statuettes votives furent trouvées à partir de 1870 par centaines dans les tombeaux du site de Tanagra, et aussitôt baptisées du lieu de leur découverte.
Ces parisiennes de l’Antiquité
Lorsqu’elles furent révélées au grand public en 1878 à l’occasion de l’Exposition universelle, elles connurent un engouement immédiat chez les collectionneurs et dans les intérieurs bourgeois de l’époque. Leur succès ne vient pas seulement de leur pouvoir évocateur des grands marbres grecs dont elles convertissent la dignité solennelle en grâce. Il vient aussi de ce que l’élégante dame de Tanagra était perçue au xixe siècle comme la « Parisienne de l’Antiquité ». Aujourd’hui encore, l’intérêt pour les Tanagras ne faiblit pas chez les amateurs d’antiques.
Élaboré à Athènes au ive siècle av. J.-C., ce style de petite sculpture fut immédiatement repris par le centre de production artisanale de Tanagra dont l’âge d’or s’étend du ive au iiie siècle av. J.C. Le succès des Tanagras va pousser différents ateliers du bassin méditerranéen (notamment à Myrina, Cyrène, Corinthe, Tarente, Alexandrie...) à produire des copies. On parle alors de Tanagréennes pour désigner l’ensemble des figurines en terre cuite produites dans le monde grec.
Le prix de l’élégance
La femme drapée reste le sujet le plus répandu et le plus apprécié. Les plus belles valent 10 000 à 25 000 euros. Pour ces poupées d’argile, peintes à l’origine, les critères de qualité sont l’élégance du vêtement, la sensualité des draperies modelant le corps, la séduction des attitudes déclinant à profusion toutes les nuances de la vénusté, la précision du trait sculpté et la qualité du tirage.
Notons aussi l’état de conservation (manques, cassures et restaurations), les traces de polychromie et les dimensions qui peuvent varier de 7 à 35 cm.
Maison de ventes Boisgirard, 1, rue de la Grange Batelière, Paris IXe, tél. 01 47 70 81 36, www.boisgirard.com
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L’antique grâce des Tanagras
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°610 du 1 février 2009, avec le titre suivant : L’antique grâce des Tanagras