Pour sa 23e édition, la foire de l’Aipad (Association of International Photography Art Dealers) s’est déroulée à New York du 7 au 9 février dans un climat tendu. L’alerte terroriste de niveau orange le jour du vernissage n’a pas découragé les acheteurs, qui ont fait honneur aux œuvres classiques, mais de très grande qualité.
NEW YORK - Les collectionneurs, marchands, conservateurs, photographes et passionnés intrépides qui ont bravé l’état d’alerte terroriste pour se rendre à la foire de l’Aipad, du 7 au 9 février à l’hôtel Hilton de New York, ont eu le plaisir de profiter des améliorations récemment apportées à cet événement. Pour cette 23e édition, la hauteur des cimaises des stands a été augmentée afin de permettre l’accrochage d’œuvres d’art contemporain de grand format. Le nombre des exposants ayant été réduit à quatre-vingts, les stands étaient plus vastes et mis en valeur grâce à un faible éclairage destiné à créer un effet théâtral. La menace terroriste accrue a néanmoins généré un climat désagréable.
La fréquentation en a subi les conséquences, passant de 8 000 visiteurs en 2002 à 7 500. Cependant, les marchands ont bénéficié de la présence d’importants conservateurs et collectionneurs – Laurence Miller, de New York, a recensé la visite de quelque dix-sept conservateurs sur son stand le soir du vernissage. Dans certains cas, les collectionneurs se sont même senti l’âme acheteuse, oubliant l’espace d’un instant la conjoncture économique stagnante. Les pièces, dont les prix avaient été cette année revus à la baisse, ont enregistré de meilleurs résultats.
La foire de l’Aipad semble s’orienter vers une thématique plus contemporaine, mais, hormis une exposition monographique audacieuse des photogrammes très colorés de Hanno Otten chez Janet Borden (New York), les marchands sont restés assez conventionnels. Ils se sont cantonnés aux valeurs sûres, tels les tirages originaux de très grande qualité qui ont fait la renommée de la foire. Le stand de la galerie Zabriskie (New York) a tenté une incursion dans le territoire le plus pointu de l’art contemporain, en montrant les tirages composites grand format de la photographe japonaise Tomoko Sawada, images prises dans un Photomaton et la représentant dans des poses diverses (1998). En dépit des circonstances, les marchands sont restés optimistes. Si certains se sont plaints de l’augmentation du prix des stands due aux améliorations apportées, la plupart ont reconnu que les changements étaient nécessaires et donnaient à la foire la dimension de prestige qu’elle méritait depuis longtemps. L’Armory Photography Show, inaugurée à l’automne dernier au Javits Center de New York, est encore trop récente pour représenter la moindre menace pour l’Aipad, contrairement à Paris Photo...
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L’Aipad, en noir et blanc
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°166 du 7 mars 2003, avec le titre suivant : L’Aipad, en noir et blanc