La technique des émaux cloisonnés remonte au XVe siècle, mais ce sont les objets chinois du XVIIIe siècle qui restent les plus prisés. À commencer par les pièces impériales.
Importée de Byzance, la technique des émaux cloisonnés a été introduite et développée en Chine au début du XVe siècle. Elle consiste à poser des cloisons sur une pièce en bronze pour former des alvéoles où sont appliqués les émaux. Elle se différencie de la technique des émaux champlevés, venue de Limoges en France au Moyen Âge, dans laquelle les alvéoles recevant l’émail sont directement creusées dans le métal.
Les premiers cloisonnés chinois sous les Ming sont issus des commandes impériales pour le culte tibétain. Par la suite, ils sont principalement destinés aux temples et à la cour de l’empereur. Leurs formes s’inspirent des bronzes archaïques, des laques ou de la céramique chinoise. Leur élégance dépasse de loin leur caractère utilitaire. La palette de couleurs visant à retrouver les nuances des pierres fines s’étend au fil des siècles. Elle s’enrichit de rose, de violet, de brun clair et de verts nuancés.
Au XVIIIe siècle, la technique s’affine : c’est l’âge d’or des cloisonnés qui permet la réalisation d’objets plus grands, dans un répertoire de formes et de décors encore plus riche. La profusion des décors, associés aux règnes végétal et animal, reflète l’univers symbolique du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme. Le dragon représente l’empereur, et le phénix l’impératrice. Le lotus incarne la pureté ; l’éléphant, la paix...
Le critère impérial
Depuis le XIXe siècle, les cloisonnés chinois sont collectionnés par des amateurs occidentaux, surtout les plus belles pièces du XVIIIe. Depuis quelques années, les pièces impériales en cloisonnés intéressent aussi les collectionneurs asiatiques. Du coup, les prix ont décuplé. Tout objet portant une marque impériale est pris d’assaut à prix d’or.
Mais tous les cloisonnés impériaux n’étant pas forcément marqués, d’autres critères tels que la rareté, les dimensions, la finesse d’exécution et la qualité du décor indiquent une provenance impériale. Ainsi, le 13 juin 2007 à Paris, une exceptionnelle paire impériale (non marquée) de personnages de 68,5 cm, d’époque Qianlong (1736-1795), a été vendue au prix record de 6,5 millions d’euros.
- Galerie Valérie Levesque, 3, rue des Saints-Pères, Paris VIe, tél. 01”‰42”‰60”‰56”‰57. Installée dans le quartier des professionnels de la rive gauche, Valérie Lévesque s’est très vite spécialisée dans l’art de la Chine et du Japon, sous l’influence de sa grand-mère collectionneuse d’art asiatique. - Christie’s, 9 avenue Matignon, Paris VIIIe, tél. 01”‰40”‰76”‰85”‰85. Le département d’art d’Asie, dirigé à Paris par l’expert Thierry Delalande, est particulièrement actif. Le 7 décembre, la maison de ventes dispersera la seconde partie de la collection de cloisonnés de Juan Jose Amezaga. - Cabinet Portier, 26, bd Poissonnière, Paris IXe, tél. 01”‰48”‰00”‰03”‰41. Cabinet Ansas-Moreau Gobard, 5, rue des Saints-Pères, Paris VIe, tél.01”‰42”‰60”‰88”‰25. Deux très bons experts parisiens dont la réputation n’est plus à faire.
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L’âge d’or des cloisonnés chinois
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : L’âge d’or des cloisonnés chinois