Le Salon du dessin a fermé ses portes le 31 mars à Paris dans un climat agréable. Malgré le contexte international, le niveau des ventes s’est admirablement maintenu. Néanmoins, le Salon pourrait changer de lieu en 2004.
PARIS - Pour sa douzième édition qui s’est déroulée du 26 au 31 mars dans les salons Hoche à Paris, le prestigieux Salon du dessin a fait le plein. Institutions, collectionneurs férus de belles feuilles et marchands passionnés n’ont pas voulu rater ce rendez-vous attendu, même en ces temps difficiles. Et si quelques importants acheteurs d’outre-Atlantique manquaient à l’appel, les Américains se sont largement déplacés pour l’événement. De l’avis général, les exposants sont particulièrement contents de l’organisation, de la fréquentation et du niveau d’un salon jugé “unique en son genre”. Les collectionneurs, attentifs aux nouvelles pièces, examinant de près leur qualité d’exécution et leur état de conservation, ont fait leurs emplettes comme les années précédentes.
Pour la très discrète galerie londonienne Dickinson, le but était de se faire connaître. Elle montrait de rares dessins du XXe siècle, dont une belle aquarelle signée Miró (réservée) et trois feuilles de Gleizes, Kupka et Van Dongen, qui ont trouvé preneurs rapidement. Le directeur de la galerie, qui participait pour la première fois au salon, espère être réinvité l’an prochain : “Ce salon est totalement original, différent des autres. L’ambiance y est très agréable.” Le marchand anglais Jean-Luc Baroni, qui s’attendait à un résultat moyen, affirme avoir bien travaillé. Il a cédé le soir du vernissage quatre pièces majeures – une tête très expressive de Tiepolo, une étude d’homme nu de Prud’hon, un rare dessin italien du XVIe siècle de Girolamo Genga et une œuvre du peintre florentin Pontormo. La galerie munichoise Katrin Bellinger a vendu six dessins dont une importante Sainte Trinité par Pietro Da Cortona à un amateur new-yorkais pour plus de 400 000 dollars. Yvonne Tan Bunzl de Londres se réjouit de la vente du tableau Adam au paradis, du maître hollandais Wtewael, au Metropolitan Museum of Art de New York. Un collectionneur privé s’est offert l’autre œuvre phare du stand, un dessin italien du XVIe siècle de Domenico Puligo. Pour sa part, la galerie Thomas Le Claire de Hambourg, fidèle au salon depuis six ans, affirme que la foire est un succès : “Nous avons vendu un important dessin de Caspar David Friedrich, daté de 1801, représentant les ruines du monastère d’Eldena, à un collectionneur privé de Paris. Le British Museum de Londres nous a acheté une feuille de Jacques Louis David montrant des scènes de la vie d’Hector et une Vue de la Kuhturm à Leipzig de l’artiste allemand Johann Christian Reinhart.” Bertrand Talabardon, de la galerie Talabardon & Gautier, déclare avoir “gentillement travaillé”, rappellant qu’“à la suite du salon, il y a aussi des retombées en galerie”. Les transactions hors salon ont également plus que doublé les résultats du marchand parisien Eric Coatalem. Le jour du vernissage, trois raretés – une belle Vénus de Boucher et deux études, de Watteau et de Charles de La Fosse – avaient notamment séduit des amateurs sur son stand. Bruno de Bayser a cédé une dizaine d’œuvres dont ses deux pièces maîtresses, une étude pour le portrait équestre du duc d’Urbino et une Boudeuse à la sanguine de Greuze. Pour lui, “le Salon du dessin est incontournable. Les collectionneurs étrangers ne peuvent pas ne pas venir fin mars à Paris, d’autant plus qu’il y a des ventes publiques qui ont lieu en même temps à Paris. Et cela compte.” Seul hic au salon, la disposition des exposants sur deux étages, qui privilégie la visite, parfois exclusive, du rez-de-chaussée. Les organisateurs étudient des solutions afin que l’édition 2004 se tienne dans un autre lieu de prestige organisé sur un seul et même niveau.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
A l’affût des feuilles
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°169 du 18 avril 2003, avec le titre suivant : A l’affût des feuilles