Les soldats de plomb et autres figurines composent des collections homogènes comme un régiment, ou d’une diversité de champ de bataille ; simple souvenir d’enfant ou volonté de faire revivre des événements historiques.
Les légionnaires romains offraient à leurs enfants des petits soldats en terre cuite ou en plomb, sans doute pour leur donner le goût des armes. Tradition royale, Louis XIII enfant alignait dans sa chambre des figurines militaires en argent. C’est en Allemagne au XVIIIe siècle que les marchands de jouets de Nuremberg ont commencé à répandre des armées entières de petits soldats plats en étain, puis dans des alliages plus résistants. En France, au XIXe siècle, les fabricants Mignot, vers 1830, puis Lucotte, produisent en quantité de petits soldats de plomb, véritables sculptures en ronde bosse, c’est-à-dire moulées en trois dimensions. La marque Lucotte, qui s’est perpétuée sous les initiales « C.B.G. », intéresse toujours les connaisseurs, même avec quelques écaillures.
Le choix des modèles, réalisés avec le souci du détail réaliste, est infini. Les soldats des armées napoléoniennes se sont multipliés par milliers de variétés, selon les armées, les régiments, les bataillons, et la hiérarchie de tous les grades. Les prix restent accessibles à de jeunes collectionneurs. Aux enchères, un lot d’une douzaine de grenadiers de la garde impériale de fabrication des années 1930 peut valoir de 200 à 400 euros. Les boîtes d’origine sont particulièrement recherchées. Les figurines d’étain de la marque Heinrichsen se vendent également par lots de 150 à 300 euros, selon l’état. Les plus anciennes, par lots de douze, peuvent dépasser 1 000 euros. On remarque depuis peu dans l’évolution des goûts historiques, malgré la pression actuelle du souvenir napoléonien, un intérêt grandissant pour les soldats de la guerre de 1914-1918.
Aux collectionneurs traditionnels s’ajoutent les amateurs de figurines peintes à la main par des miniaturistes de talent. Un modèle « artistique » représentant fidèlement un soldat des armées napoléoniennes se vend en boutique de 20 à 50 euros.
Dans tous les secteurs, le marché des petits soldats reste stable. La passion pour les souvenirs historiques en tout genre fait sans cesse de nouveaux adeptes.
- Le Képi Rouge, Village suisse, 78 avenue de Suffren, 75007 Paris. - Aux Soldats d’Antan, 67 quai de la Tournelle, 75005 Paris. - Les drapeaux de France, 13-14 galerie Montpensier, Jardins du Palais-Royal, 75001 Paris. - Patrice Reboul, Louvre des antiquaires, 2 place du Palais-Royal, 75001 Paris.
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La vieille garde des soldats de plomb
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°182 du 5 décembre 2003, avec le titre suivant : La vieille garde des soldats de plomb