Dans une section réduite, l’Art déco bien représenté l’an dernier perd du terrain au profit du design d’après-guerre.
Paris. La cure d’amaigrissement généralisée de la Biennale touche également la section dévolue aux arts décoratifs du XXe : seuls dix exposants, en grande majorité français, sont réunis cette année, contre douze en 2016. Cinq marchands dont Alain Marcelpoil, Maison Gérard ou Dansk Mobelkunst, boudent cette édition. Point de retour non plus pour Oscar Graf, Franck Laigneau, spécialistes du début du siècle ou de la galerie Vallois, centrée sur la période Art déco, qui avaient tous déjà quitté l’événement l’an dernier. Aussi constate-t-on dans la section un glissement généralisé vers la période de l’après-guerre.
La première moitié du siècle, traditionnellement très présente, compte tout de même quelques figures. Michel Giraud met ainsi en avant les années 1920, souhaitant « revisiter le concept de la period room » – la reconstitution d’un décor d’une période donnée. Se côtoient dans ses espaces la Nymphe de Fontainebleau d’Alfred-Auguste Janniot (1926) et deux fauteuils en bois doré à l’or fin de Jacques-Émile Ruhlmann (1928), issus d’un ensemble unique pour un château du nord de la France. Le créateur Art déco est également présent sur le stand de la galerie Mathivet, qui propose un salon créé dès 1916, en parallèle d’une paire de fauteuils ski en sycomore et métal (1933) pour la demeure impériale du prince Asaka à Tokyo. Des mêmes années, la galerie Marcilhac a sélectionné un panneau décoratif à la baigneuse d’Henri Dunand (1928), et des décennies suivantes une grande enfilade en ébène du Gabon d’inspiration africaine, exécutée durant les dernières années d’Eugène Printz (1942-1946).
S’agissant des arts décoratifs d’après-guerre, la galerie Lacoste présente une paire de fauteuils « pommeaux de canne » de Diego Giacometti datant des années 1960 et un ensemble « tour Eiffel » de Jean Royère, en métal à patine noire et laiton. Le décorateur français est également à l’honneur sur le stand de la galerie Chastel-Maréchal, qui montre un cabinet à deux portes en chêne massif et cuir rouge de sa main. De leur côté, Yves et Victor Gastou mettent en avant André Arbus et sa table aux lions, en fonte de bronze et plateau en marbre gris de 1960 et font découvrir un ensemble de Dominique Zimbacca des années 1970 ou une enfilade du sculpteur Jean Touret (1960). La galerie Downtown fait de la sculpture Ozon, Opus I de le Corbusier la pièce phare de son stand, également dévolu à Jean Prouvé et à son étagère à crémaillère formant bureau (1951) ou à Charlotte Perriand et sa table Forme libre (1960), un plateau en frêne reposant sur deux pieds cylindriques et un ovoïde. La milanaise Robertaebasta, seule représentante de la scène internationale avec Whitford Fine Art, est quant à elle venue avec l’emblématique Yang Yin table de Gabriella Crespi, un modèle transformable composé de trois modules en bois et laiton datant des années 1970. Alors que l’équipe de la biennale présentait une grande exposition de design l’an dernier, elle a fait l’impasse sur cette spécialité pour cette édition. Les amateurs devront alors attendre la Foire internationale d’art contemporain qui a annoncé le retour du design, dont Jousse Entreprise, Patrick Seguin ou Downtown seront les représentants.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La période d’après-guerre sous les projecteurs
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : La période d’après-guerre sous les projecteurs