Pour sa première édition annuelle, la Biennale Paris accueille 25 % d’exposants en moins et diminue certaines sections par rapport à l’an dernier.
Paris. La Biennale des Antiquaires, rebaptisée Biennale Paris et organisée par le Syndicat national des antiquaires (SNA) ouvre ses portes au Grand Palais, du 11 au 17 septembre dans un format resserré, puisque la manifestation est écourtée de deux jours « pour une formule plus dense avec un dîner de gala non plus en semaine, mais le week-end afin de faciliter la venue des étrangers », justifie Mathias Ary Jan, le nouveau président du SNA élu en novembre dernier.
Il s’agit en outre de la première de ses éditions à un rythme annuel. Autant dire un véritable bouleversement. Créée en 1962, elle avait pour principe, comme son intitulé l’indique, d’avoir lieu tous les deux ans. Votée en juin 2015, cette annualisation avait suscité une vive polémique au sein du syndicat. Au point que certains fidèles ont renoncé à y participer, à l’exemple de Franck Prazan : « J’aurais continué à faire la Biennale tant qu’elle était biennale. Je pouvais l’aborder d’une manière exceptionnelle, en la préparant deux ans assez tôt. Sachant que le remplacement des œuvres est difficile, il n’est pas envisageable de participer à toutes les foires. J’ai donc éliminé la Biennale. »
Quoi qu’il en soit, la liste définitive des participants n’a été communiquée que mi-juillet tant les désistements successifs et les stands encore vides ont retardé la diffusion de l’information. En tout, ils sont 93 (contre 124 l’an passé), soit une baisse de 25 %. Plusieurs pointures ne sont pas revenues, comme la galerie Barrère (Paris), Gisèle Croës (Bruxelles), Jacques de La Béraudière (Genève), Tomasso Brothers (Londres) ou encore la galerie De Jonckheere. « La Biennale de l’an dernier a été une belle édition, à défaut d’avoir été une bonne Biennale. Mais avec la nouvelle direction j’ai émis de grandes réserves, non pas sur sa compétence, mais sur le fait qu’on allait encore créer une confusion à l’égard de nos adhérents et exposants étrangers qui souhaitaient une stabilité. Aussi, je préfère m’abstenir cette année », explique Georges De Jonckheere. Aux nombreuses défections – près d’une cinquantaine – s’ajoutent celles des galeries Chadelaud, Dragesco-Cramoisan, Gabrielle Laroche ou encore la galerie de Bayser.
Si certains marchands, comme Franck Baulme, ont jeté l’éponge suite à « des discussions difficiles et des propositions d’emplacement inacceptables » ou d’autres ont renoncé faute de suffisamment de « poids lourds » dans leur discipline, ce resserrement est aussi dû à la fermeture du premier étage. L’an dernier, l’espace accueillait onze marchands, ainsi que deux expositions muséales. Or cette année, l’exposition choisie – la collection Barbier-Mueller – prend place sous la nef au rez-de-chaussée, réduisant ainsi la place dévolue aux stands. Quant au décor signé Nathalie Crinière, il reste le même. Cette économie suffira-t-elle à assainir les finances de la Biennale qui avait enregistré 2 millions d’euros de pertes l’an passé ?
Sur les 94 participants, 60 sont Français et 34 sont étrangers (43 l’an passé), Européens et Anglais essentiellement. « Il y a un tiers d’étrangers, ce qui est bien. Certaines biennales étaient exclusivement franco-françaises », souligne Mathias Ary Jan. Aucune enseigne américaine ne participe. Côtés nouveaux venus ou revenants – une vingtaine – figurent les galeries françaises Philippe Perrin, Eberwein ou Éric Pouillot mais aussi Jean-David Cahn (Bâle), Kent Antiques (Londres) ou Costermans (Bruxelles).
Certaines spécialités subissent une cure d’amaigrissement. La section des tableaux anciens est ainsi réduite de moitié, soit pas plus d’une quinzaine d’enseignes cette année (lire l’article p. 41) tout comme l’art moderne et contemporain privé de marchands tels que Daniel Templon, Jacques de la Béraudière, Landau ou bien la galerie Zlotowski. Quant à la haute joaillerie – Dior, Chanel, Cartier, Van Cleef & Arpels – qui avait claqué la porte en 2016 suite à des désaccords persistants avec les organisateurs, ils ne sont toujours pas revenus.
Avec le changement de présidence venu ébranler les esprits et la nomination d’une nouvelle direction générale (François Belford remplace Jean-Daniel Compain), les frais importants engagés depuis trois ans, les nombreuses défections ajoutées à une chute du nombre de visiteurs en 2016 (20 000 quand la Brafa en affiche 60 000 et Tefaf 75 000), les organisateurs restent prudents.
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Une Biennale 2017 en format réduit
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : Une Biennale 2017 en format réduit