PARIS
La jeune galerie, qui vient de déménager rue Mazarine, poursuit son exploration de la nouvelle figuration.
Paris. Fondée en novembre 2019 par Marie Deniau et sise depuis deux ans au 8, rue Chapon dans le Marais, la Galerie Kaléidoscope vient de déménager pour s’installer rue Mazarine à Saint-Germain-des-Prés. Elle reprend l’espace jusqu’alors occupé par Alain Le Gaillard (et auparavant par l’historique Lucien Durand) lequel poursuit son activité avec Benoît Sapiro de la galerie Le Minotaure.
Pour cette exposition inaugurale intitulée « Paris Nouvelle Figuration 1957-1965 », Marie Deniau poursuit le travail entamé il y a quelques années autour de la figuration en France depuis le milieu des années 1950. Dans cette sélection, on aurait pu voir certains artistes du mouvement de la Figuration narrative. Mais ce sera pour le second volet (de 1966 à 1977), prévu fin 2023. Pour ce premier opus, la galeriste est remontée plus loin et s’arrête en 1965, l’année de l’exposition qui, pour la première fois, usait des termes de « Figuration narrative » et était organisée à la galerie Raymond Creuze, sous le commissariat du critique Gérald Gassiot-Talabot. Ce dernier était d’ailleurs déjà à l’initiative de la manifestation au cours de laquelle est vraiment né le mouvement, présenté un an auparavant au Musée d’art moderne de la Ville de Paris sous le titre de « Mythologies quotidiennes ».
Maria Lassnig, la plus reconnue de tous
Sur les murs de la galerie Kaléidoscope sont accrochées une vingtaine d’œuvres de dix artistes (Jacques Grinberg, Michel Macréau, Maryan, Marcel Pouget, Paul Rebeyrolle…) parmi lesquelles au moins deux belles raretés : la toile Paris, Paris (1964, [voir ill.]) d’Antonio Recalcati qui le représentait lors de l’exposition à la galerie Creuze ; et celle intitulée Dornenreif/Frau im Dornenreif (1963-1964) de Maria Lassnig, dont on oublie souvent que c’est à Paris, où elle vécut à cette période, qu’elle mit en place son vocabulaire figuratif.
Entre 7 500 euros pour une petite huile (72,5 x 44 cm) de Fernand Teyssier et plus de 2 millions pour la toile de Lassnig, les prix sont évidemment liés à la taille et au pedigree des œuvres ainsi qu’à la renommée de leur auteur. Si celle de Lassnig, confiée par la fondation du même nom (et uniquement destinée à un musée ou une institution) atteint cette somme, c’est parce que l’artiste est ici la seule à être très reconnue sur la scène internationale. Ce dont souffrent ses compagnons de cimaises qui, pour certains d’entre eux, n’ont pas, de ce fait, la cote qu’ils méritent. Il faut dire qu’ils ont toujours été dispersés dans des galeries différentes – encore aujourd’hui ceux de la Figuration narrative en sont un bel exemple, avec Adami chez Templon, Peter Stämpfli chez Georges-Philippe & Nathalie Vallois, ou d’autres comme Jacques Monory, Bernard Rancillac ou Peter Klasen, pas vraiment liés actuellement à une galerie. La plupart d’entre eux n’ont pas eu non plus la reconnaissance des grands musées, d’abord parisiens puis internationaux. Pas plus d’ailleurs que le mouvement qui les a rassemblés. Certes, le Centre Pompidou a bien organisé une exposition « Figuration narrative. Paris, 1960-1972 » au printemps 2008, mais, comme pour s’en dédouaner, il l’a présentée non dans ses murs mais aux… Galeries nationales du Gand Palais.
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La nouvelle figure de la galerie Kaléidoscope
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Abonnez-vous dès 1 €jusqu’au 11 mars, Galerie Kaléidoscope, 19, rue Mazarine, 75006 Paris.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°605 du 17 février 2023, avec le titre suivant : La nouvelle figure de la galerie Kaléidoscope