En 2010, à l’occasion de fouilles sous-marines en mer Baltique, cent soixante-deux bouteilles sont remontées d’une épave située à 48 mètres de profondeur.
Vraisemblablement en route pour la Russie, la goélette a coulé vers 1841, avec sa cargaison de champagne provenant de trois maisons : Heidsieck, Veuve Clicquot et Juglar, marque qui n’existe plus depuis 1829. La propriété de cette découverte revient aux îles Aland en Finlande.
Soixante-dix-neuf bouteilles se sont révélées buvables, après une dégustation par le spécialiste mondial du champagne Richard Juhlin, immédiatement suivie d’un rebouchage. D’après l’expert, « la concentration aromatique est très impressionnante. Son intensité est la plus puissante que j’ai rencontrée à ce jour, la longueur en bouche est d’une persistance incroyable ». Il décèle en premier lieu des notes dominantes de fleurs fraîches et d’agrumes, auxquelles succèdent des fragrances plus toastées (caramel, crème brûlée…). En bouche, la sucrosité est quinze fois supérieure à celle de nos bruts actuels (soit le goût de l’époque), « sans jamais être écœurante ».
Le vin a été admirablement conservé grâce aux caractéristiques de la mer Baltique, qui a été une cave idéale : une mer peu salée, fraîche, calme et sombre, une pression de 5 bars, soit environ celle que l’on retrouve à l’intérieur des bouteilles. Onze de ces millésimes de près de deux cents ans sont mis aux enchères aux îles Aland (ainsi que par téléphone et sur Internet) au profit de la préservation des fonds marins en mer Baltique, à partir de 10 000 euros la bouteille.
Aland’s champagne rendez-vous, vente le 8 juin à Mariehamn aux îles Aland (Finlande) par la maison de ventes Artcurial, rens. 01 42 99 20 20, www.artcurial.com
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La mer Baltique une cave idéale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°647 du 1 juin 2012, avec le titre suivant : La mer Baltique une cave idéale