Léopold Survage (1879-1968) est mis cet automne à l’honneur par la galerie Zlotowski, à Paris, à travers une exposition monographique d’une cinquantaine d’œuvres. Organisée en collaboration avec les descendants du peintre, cette présentation retrace les années de jeunesse de l’artiste.
PARIS - “Nous présentons Survage avec un parti pris, explique Michel Zlotowski, de la galerie Zlotowski, celui de ne montrer que des œuvres antérieures à 1930.” Préparée depuis deux ans et organisée en collaboration avec la famille du peintre, l’exposition “Léopold Survage” comprend une cinquantaine de pièces. Les œuvres sur papier sont privilégiées et leurs prix varient de 5 000 à 15 000 euros, tandis que ceux des huiles évoluent de 40 000 à 70 000 euros. Éric Brosset, l’auteur du catalogue raisonné de l’œuvre peint, a également collaboré à la réalisation du catalogue de cette exposition qui prend l’allure d’une petite rétrospective. Sept parties la composent, qui correspondent à autant de périodes dans la pratique riche et diverse du peintre entre 1910 et 1930.
Né en 1879 à Moscou, Léopold Survage a fréquenté les avant-gardes russes qui se constituent entre 1905 et 1907 autour de Pevsner, Malévitch et du couple Larionov-Gontcharova. Il émigre à Paris en 1909, où il retrouve Archipenko. Il fait de 1912 à 1913 l’expérience d’un cubisme qui le conduit à l’abstraction. Baigneurs et baigneuses (1912) témoigne d’une première approche cézanienne marquée par la recherche de mouvement. Il se détourne en quelques semaines de la figure pour s’intéresser à l’abstraction pure. Les Compositions abstraites de 1913 sont proches des toiles rayonnistes et orphiques de Delaunay et le conduisent à l’invention du Rythme coloré, forme de représentation abstraite du mouvement par la peinture. Après 1914, Survage abandonne définitivement l’abstraction et se tourne vers un cubisme plus orthodoxe. Divers motifs caractéristiques de ce style tels que le journal, le compotier ou la poire se retrouvent dans ses œuvres. Composition à la Tour Eiffel, une série intitulée Le Coq (animal familier de l’imaginaire russe), ainsi que des paysages niçois illustrent cette période. Aux environs de 1918, les villes deviennent l’un des sujets de prédilection de l’artiste. La cité moderne géométrique est au cœur d’œuvres poétiques que peuplent des personnages filiformes et quelques oiseaux de papier. Le peintre s’intéresse également à la sculpture et dessine à plusieurs reprises Femme pensive, d’Henri Laurens. Puis, il délaisse le cubisme dans les années 1920, avant d’opérer à partir de 1930 un retour vers un ordre plus classique, dont ne témoignent ici que deux tableaux, Femmes de Collioure (1931) et Les Pêcheuses (1933). Un étonnant petit panneau à la caséine, Femme à la feuille (1942), marqué par l’influence des icônes russes, clôt cet ensemble.
3 octobre-29 novembre, galerie Zlotowski, 20 rue de Seine, 75006 Paris, tél. 01 43 26 93 94, du mardi au samedi 11h-13h et 14h-19h, www.galeriezlotowski.fr
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La jeunesse de Survage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°177 du 26 septembre 2003, avec le titre suivant : La jeunesse de Survage