La galerie anversoise Zeno X annonce sa fermeture

La Galerie Zeno X a annoncé sa fermeture définitive à la fin de l’année 2023, mettant un terme à 42 années d’activité. Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, la galerie a expliqué que « des problèmes de santé ont fait que le stress et la pression sont devenus trop importants » mais qu’elle prendrait le temps nécessaire « pour mener à bien la programmation de la galerie jusqu’en décembre 2023 ».

Le couple Franck et Eliane Demaegd, fondateurs de la galerie, ont tenu à préciser que la fermeture n’était pas due à une maladie mortelle et que la santé financière de Zeno X était bonne. « La vérité est que [Franck] Demaegd a atteint et dépassé l’âge de la retraite et cherchait depuis un certain temps une occasion de ralentir. Et la dure réalité est que le monde de l’art ne fait que devenir plus agité. Surtout si, comme Zeno X, vous agissez à l’échelle mondiale », commente le journal De Morgen. 

Fondée en 1981 dans le sud d’Anvers, la galerie s’est initialement concentrée sur l’architecture et les installations de jeunes et nouveaux artistes de l’époque comme Rem Koolhass, Patrick Van Caeckenbergh et Anne-Mie Van Kerckhoven. L’arrivée de Luc Tuymans à la galerie et sa reconnaissance internationale ont contribué à l’essor de Zeno X, qui accède à une large reconnaissance à l’étranger dans les années 1990. La galerie a ainsi servi de tremplin pour des artistes tels que Michaël Borremans, Dirk Braeckman, Mark Manders ou encore Marlene Dumas. Aujourd’hui, elle représente une trentaine d’artistes travaillant dans des domaines différents tels que la peinture, la sculpture, le cinéma, la photographie et la performance. 

En 2013, la Galerie Zeno X a déménagé dans un espace plus grand et plus fonctionnel à Borgerhout, lui permettant d’exposer des œuvres de grande taille et des installations monumentales. En 2020, elle a décidé de rouvrir l’ancien espace de la Leopold De Waelplaats 16.

Ce n’est « rien de moins que la fin d’une époque », a déclaré Philippe Van Cauteren, directeur du SMAK, musée d’art contemporain à Gand (Belgique). « Franck Demaegd n’a jamais opté pour le succès rapide, mais toujours pour une carrière à long terme. Un tel dévouement et une patience sont devenus rares dans le monde de l’art d’aujourd’hui. Maintenant, les galeries propulsent un jeune artiste après l’autre vers les sommets, mais les abandonnent tout aussi rapidement une fois que la nouveauté est passée », a-t-il expliqué au journal De Morgen.