Le Carré d’art présente la première exposition monographique du sculpteur néerlandais Mark Manders en France.
Depuis vingt-cinq ans, l’artiste invente des installations peuplées de personnages archétypaux qu’il décline dans des mises en scène qui convoquent les codes de la poésie et du morbide : homme sans visage, statue inachevée ou installée sur du mobilier suggérant différents types de torture. L’artiste définit son travail comme un autoportrait in progress, un autoportrait fictionnel qui dégage une atmosphère métaphysique et inquiétante. Certaines pièces évoquent ainsi des scènes de torture, comme ce complexe réseau reliant des corps à une machine qui semble tout droit sortie de l’imagination d’un savant fou.
D’autres œuvres renvoient à un univers funéraire, comme cette série de chiens couchés sur le flanc rappelant les plâtres réalisés d’après les empreintes laissées par les victimes de l’ensevelissement de Pompéi. Le travail de Manders repose principalement sur la notion de recyclage ; non seulement celui d’objets de récupération, mais aussi des codes de l’histoire de l’art. Ses personnages sont ainsi de lointains descendants des Hermès et kouroi de la Grèce antique, et le mobilier est une évocation du design des années 1950. Un des risques du recyclage et de l’autocitation permanente est d’égarer son public dans un univers dont la compréhension est subordonnée à un discours conceptuel parfois difficile d’accès. Malgré quelques pièces fortes, l’exposition n’échappe pas à cet écueil.
« Mark Manders. Les études d’ombres », Carré d’art, place de la Maison-Carrée, Nîmes (30), carreartmusee.nimes.fr
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Les ombres de Mark Manders
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : Les ombres de Mark Manders