Avec la dispersion de la collection du décorateur, Sotheby’s enregistre son plus haut montant pour la vente d’une collection dans sa salle parisienne. Et l’œil du collectionneur a séduit les acheteurs.
Paris. La dispersion les 21 et 22 novembre d’une partie de la collection Jacques Grange a suscité un très fort engouement, démontrant que, derrière le décorateur, se cache un collectionneur avisé. Avec 28,4 millions d’euros engrangés, la vente a non seulement multiplié par plus de deux son estimation haute, mais elle est devenue la collection la plus chère dispersée chez Sotheby’s Paris, surpassant la collection Félix Marcilhac (24,7 M€, mars 2014). C’est cependant Christie’s qui garde la main avec la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé lui ayant rapporté 351,4 millions d’euros en 2009.
« Mille facteurs expliquent le succès de cette vente mais avant tout, ce sont les objets, qu’il avait parfaitement bien choisis. Il nous a fait confiance, en jouant complètement le jeu et son énergie insensée nous a fait nous dépasser », a commenté Cécile Verdier, codirecteur international du département design et vice-présidente de Sotheby’s France.
Sur les 177 lots présentés, parmi lesquels figuraient des œuvres d’art moderne et contemporain ainsi que des pièces de design, seulement sept sont restés sur le carreau – des œuvres de moindre importance. Fait notable, 80 % des lots ont dépassé leurs estimations hautes, « alors que c’étaient les estimations du marché. Elles n’étaient pas ridicules, a précisé Cécile Verdier. Mais il y a toujours un supplément d’âme lorsqu’il s’agit d’une collection et ici plus encore car c’était l’œil de Jacques Grange, l’un des grands témoins du goût français ».
François-Xavier Lalanne, le sculpteur inclassable dont « les prix ne cessent de grimper », atteste la spécialiste, a attiré les enchérisseurs. Star de la vente, son Bar Les Autruches a multiplié par 6 son estimation haute de 1 million d’euros. Il devient ainsi le prix record pour une œuvre de l’artiste, dépassant les « Moutons de pierre » (10 pièces) emportés à 5,7 millions d’euros chez Christie’s New York en décembre 2011. C’est encore une de ses œuvres qui est venue occuper la 2e place des enchères les plus élevées de la vente : deux « Moutons de laine », adjugés 1,5 million d’euros (estimation 500 000 à 700 000 €). Les bêtes à poils bénéficiaient d’un pedigree en or puisqu’elles provenaient de l’ancienne collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, dont Jacques Grange avait d’ailleurs décoré les nombreuses demeures.
Sotheby’s a également enregistré plusieurs records à l’instar du Fauteuil d’Alexandre Noll en acajou, vers 1974, emporté pour 909 000 euros (estimation 400 000 à 600 000 €), « une vraie consécration pour Noll dont les multiples objets de la vente – croix, boîtes… – ont obtenu des prix fous », a souligné Cécile Verdier, tandis que The Beautiful One, de Damien Hirst, adjugé à 954 000 euros, affiche le plus haut montant pour un « Spin Painting » de l’artiste en dix ans.
Au final, « Jacques Grange est très heureux de cette vente. Cela lui donne une nouvelle énergie pour partir à la découverte de nouvelles œuvres », a rapporté la vice-présidente.
Toutes les estimations sont indiquées hors frais acheteur tandis que les résultats sont indiqués frais compris.
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La collection Jacques Grange fait un triomphe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°490 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : La collection Jacques Grange fait un triomphe