Les 21 et 22 novembre, la SVV Ferri disperse les 620 lots de la collection Patrick Diant, cet industriel ayant fait carrière dans le textile et disparu en 2012.
PARIS - Commencée avec les cannes à système léguées par son père, étoffée par les cannes en bois sculpté, la collection finit par englober les objets liés aux arts et traditions populaires. L’ambiguïté que revêt le terme « populaire » a fréquemment porté préjudice à cet art, dont les limites ne sont pas clairement définies. L’appellation regroupe néanmoins les objets de la vie quotidienne fabriqués artisanalement, à l’aide de techniques ou de matériaux traditionnels. Souvent en lien avec la tradition locale, chaque région, voire chaque village, possède son propre langage, si bien qu’il n’existe pas « un » mais « des » arts populaires. L’intérêt pour ce type d’objets remonte à la fin du XIXe siècle, alors que la société industrialisée se substitue au mode de vie rural, laissant craindre une perte de l’histoire des traditions et coutumes.
Autour du bois
Les ventes aux enchères relatives à cette discipline sont rares en France. Mais Martine Houze, expert de la vente, note « un intérêt croissant du marché pour ce type d’ouvrages. Lors de [s]a dernière vente, les estimations ont été multipliées par dix ! Il y a une bonne écoute du public, plus intellectuel aujourd’hui et davantage tourné vers l’art contemporain, car de nombreux parallèles existent pour des pièces dont la forme répond à la fonction ».
L’autre caractéristique de ces ventes réside dans l’homogénéité de leur thématique, le collectionneur d’objets d’arts populaires étant peu éclectique. Tel est le cas pour les plus fameuses collections vendues ces dernières années, celles de Jacques Henriet (2009), de Monique et Jacques Hannotte (2011) ainsi que de Michel Rullier, axée autour de la ferronnerie et serrurerie (2010). Patrick Diant n’y déroge pas : autour du bois, son matériau de prédilection, il a réuni durant trente ans cuillères, pipes, coupes de chasse, taste-vin, rouleaux à beurre, rabots de luthier, objets de dévotion, tabatières, quenouilles… Son goût se porte autant sur des objets simples que sur des pièces foisonnantes mêlant motifs anthropomorphes ou zoomorphes au répertoire végétal.
Si elle affiche de « petites estimations pour une petite spécialité », indique Martine Houze, la vacation comporte de belles pièces, telle cette exceptionnelle canne en buis sculptée en trompe l’œil d’animaux (serpents, escargots, taupe…) et personnages, datée du XIXe et estimée 3 000 à 5 000 euros. Ou bien une coupe de chasse de forme navette en buis sculpté aux armes de France et armoiries de la famille de Courten (Suisse), le cœur flamboyant suggérant peut-être la commémoration d’un mariage, début du XVIIIe (est. 6 000 à 8 000 euros). Parmi les autres objets remarquables figurent un fourneau de pipe en buis sculpté de onze visages d’hommes et une canne « au chasseur » représentant le corbeau et le renard (est. 3 000 à 5 000 euros).
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La canne et la pipe chez Patrick Diant
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Abonnez-vous dès 1 €SVV Ferri, le mercredi 21 et jeudi 22 novembre, à 14 heures, hôtel Drouot (salle 2), rue Drouot, 75009 Paris, www.ferri-drouot.com
Collection Patrick Diant
Expert : Martine Houze
Estimation : 200 000 €
Nombre de lots : 620
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°401 du 15 novembre 2013, avec le titre suivant : La canne et la pipe chez Patrick Diant