Peinture

La Biennale déstabilise Paris tableau

La défection de marchands historiques annonce d’autres bouleversements

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 27 octobre 2015 - 490 mots

PARIS - Le salon spécialisé dans la peinture ancienne s’apprête à ouvrir ses portes au Palais Brongniart, du 11 au 15 novembre dans une atmosphère plus tendue qu’à l’accoutumée.

Si le nombre d’exposants se maintient (23 contre 24 l’an passé) et que le renouvellement est de même ampleur avec cinq nouvelles enseignes comme Giacometti (Rome) et Rob Smeets (Genève) contre quatre en 2014, la foire enregistre sept défections (deux seulement en 2014). En effet, les galeries Coatalem, Haboldt, Sarti, Derek Johns ou encore Grassi Studio, David Koetser et Sanct Lucas ne font pas partie du voyage, prétextant la participation à un autre salon ou une exposition dans leur propre espace. « Les exposants “tournent” car il y a peu de places et il faut que tout le monde puisse y participer. Nous souhaitons que ce salon soit convivial, avec de nouveaux marchands chaque année », explique Maurizio Canesso, président de la foire. Certes. Mais un salon a besoin de ses têtes d’affiche. « Parmi les nouvelles galeries, il y a Moretti qui est un acteur prépondérant du marché de la peinture ancienne », souligne Bruno Desmarest (galerie Didier Aaron, Paris). Le marchand italien expose d’ailleurs un Saint-Joseph du Guerchin (environ 500 000 €).

Le contrecoup de la Biennale des antiquaires
Les récentes décisions prises autour de la Biennale des antiquaires auraient-elles déjà un impact sur ce salon très spécialisé ? Son annualisation et la volonté de ses organisateurs de renforcer certains secteurs, comme la peinture ancienne, pourraient avoir des conséquences. Paris Tableau aspire à accueillir des exposants internationaux. Or, s’ils participent à la Biennale en septembre, ils ne reviendront pas deux mois plus tard à Paris. « Si la Biennale prend vraiment de l’ampleur, étant donné que Paris Tableau a été créé en réponse à une présence réduite de tableaux anciens, nous en prendrons acte et modulerons Paris Tableau en conséquence. Nous voulons que Paris ait toute sa place dans le marché de l’art »», commente Maurizio Canesso. Un changement de dates, de formule ou de format ou bien un rapprochement avec la Biennale pourrait être envisagé. « L’idéal serait que les deux événements fusionnent, mais il faudrait que la commission Biennale nous accepte en groupe : si nous sommes vingt-cinq, les grands collectionneurs et conservateurs, notamment américains, feront le déplacement mais si nous ne sommes que dix, ils préféreront aller à Maastricht (Tefaf) car il y a plus de choix », commente Jacques Leegenhoek.

Ainsi, Paris Tableau risque de revoir son positionnement après cette édition. Mais en attendant, le salon tente de rajeunir. Un décorateur a été engagé et pour la première fois, il s’ouvre au XIXe siècle. « Nous souhaitons nous renouveler et nous ouvrir à d’autres époques », explique Bruno Desmarest. Aussi, les galeries spécialisées dans le XIXe siècle sont désormais acceptées, ce qui est le cas des galeries Stoppenbach & Delestre (Londres) et Art Cuéllar-Nathan (Zürich), qui profite de l’occasion pour dévoiler La Vague, de Gustave Courbet.

Paris Tableau

11-15 novembre, 11h-20h, Palais Brongniart, place de la Bourse, www.paristableau.com

Légende Photo :
Vue de Paris Tableau 2014 - Courtesy Paris Tableau

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°444 du 30 octobre 2015, avec le titre suivant : La Biennale déstabilise Paris tableau

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