PARIS
Organisée en très peu de temps, La Biennale a fait bonne figure. Mais passé le vernissage, la fréquentation a été famélique, avec pour conséquence un commerce mitigé.
Paris. Difficile de comparer l’édition qui s’est tenue du 26 novembre au 5 décembre à celles qui ont fait les riches heures de la Biennale. Néanmoins, « je m’attendais à tellement pire qu’au final je suis agréablement surpris », commentait un collectionneur le soir du vernissage de la manifestation au Grand Palais éphémère.
Il est vrai que, compte tenu du peu de temps dont a disposé le Syndicat national des antiquaires (SNA), l’organisateur, pour mettre sur pied le salon – soit deux mois à compter de la rupture du contrat avec son partenaire Alexis Cassin –, le résultat était visuellement plutôt réussi. Les stands, montés par Stabilo, les jeux de lumière, les tons gris, les allées aérées, la vue imprenable sur la tour Eiffel, donnaient de l’allure à l’ensemble.« C’est un tour de force dans un laps de temps aussi court d’avoir pu organiser ce salon avec un nombre limité d’exposants. On est entre la Brafa et Masterpiece, dans un format plus réduit », résumait le marchand Alexis Bordes, venu en visiteur. D’autant plus que les organisateurs ont dû faire face à des désistements de dernière minute. Mais en invitant des galeries à la dernière minute, tous les stands ont pu finalement être occupés, soit 57 en tout, où le design et l’art moderne et contemporain avaient pris le pas sur l’art ancien.
« Mais il n’y a pas que l’enveloppe qui compte. Le contenu est primordial ! », faisait remarquer un marchand. De ce point de vue, le niveau était assez inégal sur le plan de la qualité comme sur celui des transactions – l’absence de vetting [commission d’admission des objets exposés] ayant peut-être refroidi des acheteurs... Toutefois, certains stands se démarquaient, à l’instar de celui partagé par les galeries Coatalem, Perrin et Sarti venues avec un Panorama de Paris (vers 1810), par le peintre Pierre Prévost, (600 000 €). Chez Costermans, qui affirme avoir réalisé plusieurs ventes, La Mariée de la Pentecôte, de Brueghel le Jeune intéressait un musée (autour de 1 M€). La galerie d’art contemporain RX présentait un solo show de l’Autrichien Hermann Nitsch, et indique avoir vendu trois de ses grands formats (115 000 € chacun). Les Lalanne de Mathias Ary Jan ont séduit le public, avec cinq pièces vendues selon le galeriste sur les neuf présentées, quand le monumental tableau de Gustave Max Stevens intitulé Les Douze Princesses (1899) attirait les regards. Julien Flak, lui, annonce avoir conclu des ventes entre 10 000 et 100 000 euros, dont un hochet de chamane, Colombie-Britannique, de l’ancienne collection R. Matta ; Univers du bronze s’est délesté de plusieurs sculptures, « à de nouveaux clients », dont L’Éternelle Idole de Rodin, quand un grand bronze, David vainqueur de Goliath (vers 1894-1910), d’Antonin Mercié, suscitait de l’intérêt (480 000 €). Enfin Françoise Livinec affirme avoir vendu plus d’une vingtaine d’œuvres, dont une acrylique de Marjane Satrapi, Sphinge, 2020 (40 000 €).
Le vernissage a accueilli 6 800 visiteurs, pour la plupart français. Après une bonne fréquentation le premier week-end, « c’était plutôt très calme ensuite », constatait Philippe Perrin. « Plusieurs clients ont annulé leur visite en raison du contexte sanitaire qui se dégrade », précisait un exposant.
Cette édition suffira-t-elle à relancer une manifestation essoufflée ? Quelle décision sera prise quant à une éventuelle alliance avec le salon Fine Arts Paris pour l’an prochain ? Réponse dans les prochains mois.
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La Biennale des antiquaires 2021 sauve les apparences
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°579 du 10 décembre 2021, avec le titre suivant : L’édition 2021 sauve les apparences