PARIS
Après un long silence, le SNA abandonne EX.Paris pour faire revivre la Biennale, fin novembre au Grand Palais Éphémère.
EX.Paris, le « nouveau » salon consacré aux arts et à la Haute Facture annoncé en remplacement de la Biennale Paris (anciennement Biennale des antiquaires) en mars dernier - qui ne faisait plus parler de lui depuis le début de l’été - ne se tiendra pas. A sa place, le Syndicat National des Antiquaires (SNA) fait revivre la Biennale (en faisant disparaître « de Paris »), pour sa 32e édition, du 26 novembre au 5 décembre au Grand Palais Éphémère.
Au passage, le SNA, organisateur depuis toujours de la manifestation parisienne a repris entièrement à sa charge l’organisation après un litige avec la société Manufactura qui devait assurer la logistique et la commercialisation des espaces auprès des maisons de Haute joaillerie. La communication est en effet rompue entre Alexis Cassin, à la tête de Manufactura - et par ailleurs propriétaire de Procept, une agence d’évènementiel - et le SNA.
« Depuis juin, toutes mes demandes auprès du SNA pour qu’il me communique la liste des participants sont restées lettre morte. Je ne peux pas concevoir et réaliser des stands s’il ne me communique aucune information sur les réservations et souhaits des participants », indique Alexis Cassin. Face à cette situation, « rendant difficile la finalisation des contrats initiés auprès des maisons de luxe » - il confirme aujourd’hui, qu’il a « restitué au SNA la totalité de la commercialisation des espaces ainsi que l’organisation et la promotion de l’évènement ». De son côté, Mathias Ary Jan, vice-président du SNA affirme : « Alexis Cassin nous a vendu le projet en disant qu’il avait déjà les maisons de haute joaillerie. Il nous a baladé ! ». Désormais, le dossier est entre les mains des avocats.
La plupart des galeries qui avaient signé pour EX.Paris ont accepté de transférer leur contrat vers le nouvel organisateur tandis que d’autres, mécontentes, se sont tournées vers leur avocat pour récupérer leur acompte.
En attendant, le SNA essaie de faire bonne figure et tente de sauver une manifestation que l’on avait un peu oubliée. « Le SNA a le devoir d’aller jusqu’au bout car un salon est nécessaire à un groupement professionnel, ne serait-ce que pour promouvoir ses adhérents. Nous mettrons tout en œuvre pour que cette édition soit un évènement fort », indique Henri Jobbé Duval, qui a rejoint l’équipe organisatrice.
Dans un communiqué de presse laissant planer plusieurs zones d’ombre, le SNA annonce que pour cette 32e édition, « plus d’une soixantaine de participants » seront présents - la liste définitive n’étant pas encore communiquée. Parmi eux figurent : Maison Vever, Elsa Jin, Ronny Totah, Larengregor SA, Bailly Gallery, Cyrille Martin du Daffoy, Galerie Ary Jan, Galerie Alain Pautot, Galerie Bruno Sugères, Galerie Berès, Galerie Dutko, Galerie Florence de Voldère, Galerie Gismondi, Galerie Nicolas Bourriaud, Galerie Kevorkian, Galerie Mathivet, Galerie Pellat de Villedon, Galerie Yves Gastou, Jean-David Cahn AG, Opera Gallery, Librairie JC Vrain, Maison Rapin, Marc Segoura Fine Art, Costermans, Galerie Dreyfus…
Sans plus de précisions, l’on apprend également « la création d’un service dédié aux expertises destiné aux visiteurs au travers d’un espace d’experts indépendants », « une scénographie élégante » et « plusieurs institutions muséales déjà engagées ».
La situation est délicate pour le SNA. Déjà fragilisée par une réputation qui s’étiole depuis de longues années et des dissensions à l’intérieur du syndicat, la Biennale doit faire face à un concurrent de taille, Fine Arts Paris, qui doit se tenir du 6 au 11 novembre au Carrousel du Louvre et qui compte Bernard Arnault parmi ses actionnaires. Si la liste des exposants est solide, le lieu n’est pas idéal : espaces restreints, absence de lumière naturelle …. De sorte que ses organisateurs lorgnent sur le Grand Palais Éphémère plus vaste et prestigieux.
Pour l’instant le SNA a un droit plus moral que juridique sur des dates en automne au Grand Palais. Il lui fallait donc absolument maintenir la manifestation cette année pour ne pas perdre les coûts de location (environ 900 000 €). Il lui reste maintenant à réussir cette édition, pour avoir une chance de garder ses dates en 2022 et négocier en position pas trop faible avec Fine Arts Paris une éventuelle fusion en 2022.
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Et revoilà la Biennale (des antiquaires)
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