Les commissaires-priseurs français ouvrent une nouvelle spécialité à Drouot : les enchères en « .com ».
PARIS - Les États-Unis ont depuis un demi-siècle une bonne longueur d’avance sur l’Europe dans de nombreux domaines dont celui des nouvelles technologies. Conscient des enjeux de la net économie sur le marché américain, un commissaire-priseur français visionnaire, Me Claude Boisgirard a eu l’idée de déposer à New York il y a six ans le nom de domaine “Drouot.com”. Une initiative qui coûte environ 500 francs par an. Or Internet fait des émules sur le marché de l’art français depuis deux ou trois ans au plus. Et lorsque les dirigeants de Drouot S.A. veulent ouvrir le site “Drouot.com” pour La Gazette de l’Hôtel Drouot, ils s’aperçoivent que la place est déjà prise. Ouf, heureusement par un des leurs ! Mais le protecteur des intérêts de Drouot, négocie la cession du nom. Selon des rumeurs, il aurait demandé plusieurs millions de francs avant d’encaisser finalement un chèque de 600 000 francs. Cette transaction a choqué des membres de Drouot qui parlent de “faute de gestion” et citent une voie judiciaire simplifiée concernant les litiges sur la possession de noms de domaine grâce à laquelle on peut en quelques mois et pour une somme modique récupérer l’adresse d’un nom sur Internet (la procédure est en ligne sur http : //www.icann.org). Pour les responsables de La Gazette, il s’agissait avant tout d’agir vite pour ouvrir le site. Le point de vue est partagé par quelques autres commissaires-priseurs qui pensent qu’après tout, Me Boisgirard a été plus malin qu’eux.
Le plus malin ? Ce n’est pas sûr. Car s’il n’a pas jugé utile de déposer sur Internet l’enseigne de son étude, quelqu’un d’autre l’a fait pour lui. Le propriétaire de “Boisgirard.com” va-t-il revendre son titre à l’intéressé et si oui, pour quel montant ? Ou bien va-t-il l’exploiter et en faire un site actif ? Mystère.
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La barbichette de l’Internet
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°110 du 8 septembre 2000, avec le titre suivant : La barbichette de l’Internet