Ventes aux enchères

Impressionnistes et modernes

Un climat euphorique

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 8 septembre 2000 - 800 mots

L’importance du contingent des marchands français à l’International Fine Arts Fair de New York depuis deux ans témoigne de la puissance de la place parisienne dans ce secteur.

Malgré la richesse des galeries françaises, l’essentiel de ce marché est passé outre-Atlantique depuis de longues années. En témoigne encore le climat euphorique qui a accompagné les ventes new-yorkaises du premier semestre. En totalisant plus d’un milliard de francs (140,3 millions de dollars) de produit pour sa seule session printanière de ventes impressionnistes et modernes, Sotheby’s a réalisé, en mai, son deuxième meilleur résultat depuis 1990. En deux jours, l’auctioneer a vendu 28 œuvres pour un prix supérieur à 1 million de dollars (7,3 millions de francs) dont une Vue de la cathédrale de Rouen, de Monet, qui est partie à 24,3 millions de dollars (177,3 millions de francs) alors qu’elle avait été emportée à 3 millions de dollars en 1987. Les résultats de Christie’s ont été encore plus impressionnants. La société contrôlée par François Pinault a obtenu 233,4 millions de dollars de chiffre d’affaires (1,7 milliard de francs) en une semaine pour ses ventes impressionnistes, postimpressionnistes et d’art des XIXe et XXe siècles du mois de mai. En France, la bonne santé de l’économie a entraîné l’apparition de nouveaux clients. Rares ont cependant été les œuvres modernes qui ont dépassé la barre des 3 millions de francs. Une seule – Voiles à Chatou, un paysage fauve de Maurice de Vlaminck vendu par Philippe Rouillac à Cheverny – a franchi celle des dix millions de francs.

Derrière la fenêtre, par Julius Exner (1873, galerie Philippe Heim) [1]
Ancien élève de l’Académie royale de Copenhague, Julius Exner a commencé sa carrière comme peintre d’histoire avant de se consacrer à des sujets intimistes et raffinés, empruntés à la vie quotidienne, qui feront sa renommée. Cette toile a été exposée à Paris lors de l’Exposition universelle de 1878 et en 1928 au Musée du Jeu-de-Paume lors d’une rétrospective consacrée à l’art danois. Plusieurs musées, dont la National Gallery de Copenhague, conservent des œuvres de ce peintre.

La Vallée de Port-Marly, par Maurice de Vlaminck (1905, galerie Cazeau/de la Béraudière) [2]
Cette belle toile fauve signée a été conservée pendant vingt-cinq ans dans une collection parisienne (collection M.B.J Fisz). Elle sera reproduite dans le catalogue raisonné de l’œuvre de Maurice de Vlaminck, actuellement en préparation par le Wildenstein Institute.

Paysage à Pont-Aven, le bois d’Amour, par Émile Bernard (1888, galerie Brame & Lorenceau) [3]
Accrochée au flanc d’une colline, descendant en pente raide vers le cours de l’Aven, le bois d’Amour, petite forêt située au nord de Pont-Aven est célèbre pour avoir servi de sujet d’inspiration au Talisman, manifeste des Nabis, peint par Sérusier en 1888. Cette œuvre, également datée de 1888, a été exécutée après la seconde entrevue entre Émile Bernard et Paul Gauguin à un moment où Bernard abandonne Impressionnisme et académisme pour créer un autre courant baptisé Synthétisme ou Cloisonnisme.

Sculptural
Jacques et Antoine BARRÈRE. Les pièces de haut niveau étant rares, nous exposons régulièrement toutes les deux Biennales. Cette année, nous avons choisi des sculptures bouddhiques chinoises en bois, comme le Bodhisattva debout en bois à traces de pigments polychromes et dorure, de la fin de la dynastie des Tang (Xe siècle) où réalisme et beauté idéalisée se mêlaient.

Théâtral
Olivier DESCOURS. Nous avons attendu avant de revenir car il nous a fallu du temps pour préparer la Biennale et réunir des pièces de grande qualité tel un tableau de Pajou fils (du célèbre sculpteur Augustin Pajou) exposé au Salon de 1810. Il représente la troupe de théâtre de la Comédie-Française interprétant la scène finale de Rodogune de Corneille. Ce portrait collectif des amis comédiens du peintre est unique en son genre.

Unique
Pierre PASSEBON (Galerie du Passage). Je viens pour la première fois à la Biennale afin d’exposer le fumoir réalisé par Jean-Michel Frank en 1935 pour l’appartement de la famille Guerlain, à Paris. La pièce, tapissée de panneaux de cuir fauve matelassés signés Hermès, comprend trois doubles portes en chêne clair, deux bibliothèques et une cheminée en pierres taillées XVIIIe.

Valeureux
Santo MICALI (Galerie MERMOZ). Je reviens après une courte interruption et présenterai un Guerrier debout (hauteur 25,3 cm ), datant de 550-950. Le visage d’un singe associé au soleil est représenté sur son bouclier. Par les emblèmes qu’il porte, il peut s’identifier au Soleil en tant que patron du chant et de la musique appelé le prince des Fleurs.

Zen
Christian DEYDIER. Je reviens, pour donner le bon exemple, étant représentant du Conseil d’administration du syndicat des antiquaires... J’expose un grand cheval en bronze attelé avec une charrette, de 1,20 m de hauteur, 1,70 m de longueur. Je l’ai choisi car il n’en existe qu’un seul en Chine et c’est une des pièces les plus chères de la Biennale.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°110 du 8 septembre 2000, avec le titre suivant : Impressionnistes et modernes

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