À Genève, le week-end \"Portes ouvertes\" organisé les 1er et 2 juin par l’Hôtel du Rhône, les musées d’art contemporain et plusieurs galeries de la ville, a été marqué par l’arrestation du marchand suisse Pierre Huber, directeur de la galerie Art & Public, qui présentait la performance d’un artiste de Los Angeles, Skip Arnold.
GENÈVE - Skip Arnold devait donner deux représentations de 45 mn les 1er et 2 juin. Sa performance consistait à poser nu dans une vitrine de la galerie de Pierre Huber, Art & Public, tel une statue antique sur son piédestal. Vingt minutes après le début de la seconde performance du samedi, deux policiers lui ont donné l’ordre de mettre fin à sa représentation et ont prié Pierre Huber de les accompagner au poste de police, où il a été interrogé puis placé en garde à vue. Par chance, un conseiller municipal, qui se trouvait alors au commissariat, a reconnu le célèbre marchand, président de l’Association des galeries suisses et l’un des trois commissaires de la Foire internationale de Bâle, et a obtenu sa libération.
Le lendemain, trois inspecteurs en civil se sont rendus à la galerie pour intimer l’ordre au marchand de ne pas réitérer la performance. Pierre Huber a refusé de se soumettre à cette injonction, mais lorsque Skip Arnold a voulu prendre la pose dans la vitrine, le galeriste a été de nouveau arrêté. Skip Arnold a été placé à son tour en garde à vue et menacé d’expulsion.
Pour Pierre Huber, ce week-end humiliant s’est révélé désastreux sur le plan financier, de nombreux collectionneurs et représentants de musées s’étant rendus à Genève pour ces "Portes ouvertes". Tandis que le procureur de la ville étudie son dossier avant d’y donner éventuellement suite, le marchand s’interroge sur l’opportunité de porter plainte pour entrave à la liberté du commerce.
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Huber tombe des nues
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Huber tombe des nues