PARIS
La galerie revient sur un demi-siècle d’activité avec trois expositions successives jusqu’à l’automne.
Paris. Fondée en 1972 par Anne-Sophie Duval quai Malaquais – l’année de la vente historique de la collection Jacques Doucet –, la galerie spécialisée dans les arts décoratifs du XXe siècle a été pionnière dans la redécouverte des grands noms de l’Art déco. Elle a aussi été la première à exposer ce courant artistique à la Biennale des antiquaires de 1972. Aujourd’hui, Julie Blum, qui a pris la suite de sa mère en 2008, fête ces 50 ans d’existence avec trois expositions qui se tiendront successivement au printemps, en été et à la rentrée.
« Quand je suis revenue à la galerie après le confinement, en rangeant mes archives, j’ai réalisé que nous allions fêter les 50 ans de la galerie. J’ai alors eu l’idée de faire un livre (1) sur les pièces iconiques montrées par la galerie depuis ses débuts, tout en réservant une place spéciale aux femmes artistes. J’avais envie de partager toutes ces découvertes », raconte la galeriste. Dans le prolongement, « un peu par hasard, [elle a] retrouvé des pièces que [s]a mère avait exposées et décidé d’organiser conjointement une exposition rétrospective ». Celle-ci montre les artistes phares de la galerie et revient sur ses temps forts, comme sa première Biennale en 1972 ou la rétrospective d’Armand Albert Rateau pour ses 20 ans en 1992.
Parmi les pièces exposées à la Biennale de 1972, dans un stand alors décoré par Karl Lagerfeld, la présentation montre une table basse à enroulement en bois laquée noire de Jacques Émile Ruhlmann, une sculpture lumineuse en parchemin et résine de Léon de Leyritz ou encore les panneaux laqués verts que Lagerfeld avait fait exécuter pour le décor. « Je voulais aussi présenter des objets dont nous ne connaissons pas l’auteur mais qui en eux-mêmes sont remarquables. Mettre en valeur des objets indépendamment de leur auteur fait aussi partie de notre métier », souligne Julie Blum. Ainsi d’un objet mystérieux en laque, de forme pirogue, vers 1925, à motifs géométriques incisés, ou d’une paire de fauteuils en bois peint, de type Jugendstil, vers 1900, un mobilier probablement belge ou hollandais.
La pièce phare de l’exposition ? Une paire de panneaux signés Rateau [voir ill.], clin d’œil à la rétrospective de 1992. En laque brune et or représentant un daim chassant, elle reproduit le décor de la salle de bains de la duchesse d’Albe exposé en 1925 à la galerie Seligmann. Également de Rateau, une paire de fauteuils en chêne, vers 1920, similaires à ceux réalisés pour la salle à manger de Jeanne Lanvin (95 000 €) ; un meuble bibliothèque avec guéridon pivotant, vers 1930, de Pierre Chareau (120 000 €) ou une enfilade en sycomore – pièce unique de 4 m de long – de l’architecte Adrienne Gorska (85 000 €). Le tout agrémenté d’œuvres d’Étienne Cournault ou de Mithé Espelt, que Julie Blum a mis en lumière depuis son arrivée à la galerie.
À partir du 17 juin (jusqu’au 30 juillet), ce décor accueillera une vingtaine de pièces en grès du céramiste Ernest Chaplet (1835-1909), ici prêtées par le collectionneur Jacques-Chalom des Cordes, tandis qu’en octobre seront à découvrir celles de Vassil Ivanoff (1897-1973).
(1) Galerie Anne-Sophie Duval, Cinquante ans de modernité, éd. Gourcuff Gradenigo, à paraître.
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Galerie Anne-Sophie Duval : 50 ans de découvertes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°589 du 13 mai 2022, avec le titre suivant : Galerie Anne-Sophie Duval : 50 ans de découvertes