Portée par son succès, la foire avance une liste attirante mais qui reste très occidentale.
NEW YORK - La quatrième édition de Frieze New York, qui se tiendra du 14 au 17 mai, marquera-t-elle la fin d’une époque avec la mise en retrait, à son issue, de Matthew Slotover et d’Amanda Sharp ? Souhaitant développer de nouveaux projets, le duo fondateur du salon londonien laissera la place à Victoria Siddall, qui a brillamment lancé Frieze Masters et prendra la tête des trois déclinaisons de la marque « Frieze Art Fair ».
Frieze New York s’est très vite imposée comme une manifestation à part. Une des raisons tient à la nature du site qui l’accueille : celui-ci est excentré et les galeristes se plaignent de son éloignement quand la richesse de l’offre artistique new-yorkaise n’encourage pas les collectionneurs à y revenir au cours de l’édition, ce qui rend le commerce aléatoire ; mais le déploiement au printemps d’une vaste tente et de sculptures extérieures dans le parc de Randall’s Island génère une atmosphère unique. Par ailleurs, la qualité de Frieze est notoire, et compte des propositions fortes, des solo shows, des stands pensés. Ainsi que le relève Olivier Antoine, fondateur de la galerie Art : Concept (Paris), qui cette année met en relation Jean-Michel Sanejouand avec de jeunes peintres américains comme Jacob Kassay : « La foire en elle-même a une proposition plastique tellement belle que c’est l’endroit où il faut faire des stands magnifiques, et c’est pourquoi elle plaît. Et la taille des stands, des allées, la qualité de la construction, l’éclairage naturel, le jardin en font l’une des meilleures configurations de présentation. »
La fréquentation semble depuis le lancement en 2012 s’être sensiblement étoffée. Outre la clientèle américaine, fidèle, les marchands ont noté une présence accrue de collectionneurs latino-américains et asiatiques, signe que le public s’internationalise de plus en plus.
Avec 198 galeries provenant de 33 pays sélectionnées, le salon s’annonce solide, du moins en taille, avec une très large domination américaine puisque les États-Unis y déploient pas moins de 66 participants. Notable est le fait que des enseignes de premier plan, telles Marian Goodman (New York), Cheim & Read (New York), Blum & Poe (Los Angeles) ou Matthew Marks (New York), qui ne participent pas à l’Armory Show, sont à Frieze, parfois pour la première fois. L’Europe est également à la fête, avec vingt-six galeries britanniques (The Modern Institute à Glasgow, les londoniens Sadie Coles HQ, Ibid., Herald St et The Approach…) et onze françaises (parmi lesquelles GB agency, Jocelyn Wolff, Zürcher, Mor. Charpentier ou In Situ-Fabienne Leclerc). Le profil du salon reste donc fortement occidentalisé. Le Brésil est avec sept participants (parmi lesquels A Gentil Carioca, Fortes Vilaça ou Jaqueline Martins) le seul pays latino-américain à afficher une représentation quelque peu visible, lorsque la Colombie n’avance que deux enseignes (Casas Riegner et Instituto de Visión) et que le Mexique et l’Argentine sont absents. L’Asie ne fait pas mieux, avec quatre galeries japonaises (Taka Ishii, Taro Nasu, Take Ninagawa et Tomio Koyama), quatre chinoises (Leo Xu Projects et Antenna Space de Shanghaï et les pékinoises Boers-Li et Long March Space), deux coréennes (Kukje et Hyundai) et une taïwanaise (Chi-Wen Gallery, Taïpei).Transfuge de Frieze Masters, une section « Spotlight » destinée à remettre à l’honneur des artistes historiques s’installe cette année à New York. Hales (Londres) y montre Carolee Schneemann, Hervé Bize (Nancy) y annonce André Cadere et Ivan Gallery (Bucarest) Geta Bratescu.
Directeurs : Matthew Slotover et Amanda Sharp
Nombre d’exposants : 198
Nombre de visiteurs en 2014 : environ 40 000
Prix du stand : 815 $ (env. 760 €) le mètre carré pour la section principale
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Frieze, en avant toutes !
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Abonnez-vous dès 1 €Du 14 au 17 mai, Randall’s Island Park, Manhattan, New York, www.friezenewyork.com, du 14 au 16 mai 11h-19h, 17 mai 11h-18h, entrée 44 $.
Légende Photo :
Le stand de la galerie Art : Concept à Frieze New York avec des oeuvres de Nathan Hylden, Adam McEwen et Jean-Michel Sanejouand - Photo courtesy galerie Art : Concept, Nathan Hylden, Adam McEwen et Jean-Michel Sanejouand.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°435 du 8 mai 2015, avec le titre suivant : Frieze, en avant toutes !