La Fiac quai Branly augmente son chiffre d’affaires.
PARIS - Environ 20 % de visiteurs en moins que prévu, soit 120 000 contre les 150 000 attendus, mais un chiffre d’affaires déclaré en légère progression, (180 millions de francs contre 150 millions en 1993) : la Fiac a bien vécu son déménagement du Grand Palais au quai Branly. Satisfaction, donc, chez une majorité d’exposants dans cette foire qui, avec son annexe "Jeunes galeries, nouvelles tendances", regroupant trente-cinq galeries, a mis l’accent pour la première fois, sur des artistes moins confirmés.
L’an prochain, le COFIAC envisage de réduire la durée de la Fiac à une semaine, essentiellement afin d’encourager la participation des galeries étrangères, en réduisant leurs dépenses. Soixante-sept exposants étrangers étaient présents cette année, contre soixante-dix-neuf en 1993. Les organisateurs veulent également restreindre le nombre d’exposants à une centaine, en imposant des critères de sélection plus stricts, et réduire légèrement la superficie du chapiteau.
Cette année, ce sont surtout des œuvres en dessous de la barre, très psychologique, des 100 000 francs, qui se sont vendues. La plupart des affaires, selon les marchands, se sont conclues à moins de 50 000 francs.
Pour Daniel Templon, qui montrait, entre autres, des œuvres de Keith Haring, Stella, Schnabel et César, la Fiac s’est "très bien passée", malgré les craintes qu’avait suscité le changement de lieu. Il a enregistré de très bonnes ventes, dont les trois quarts à des collectionneurs étrangers, qui, selon lui, "ont retrouvé confiance".
Même son de cloche chez Yvon Lambert, qui a vendu des toiles dont les prix allaient jusqu’à 600 000 francs, à des collectionneurs français, mais également à des Allemands, des Italiens et des Espagnols. Patrick Bongers, de la Galerie Louis Carré, a vendu un quart de ses tableaux de Bazaine et trouvé la Fiac "plutôt positive".
"La baisse de fréquentation ne concerne que les badauds. Tous les gens importants, conservateurs, marchands et collectionneurs, sont passés", estime-t-il.
Nohra Haime, l’un des huit exposants américains (contre quatorze l’année dernière), s’est déclarée ravie, ayant vendu dix tableaux et rencontré, chez les visiteurs de son stand, un enthousiasme et une spontanéité qui manquent à New York. "Là-bas, les gens n’osent pas s’exprimer par peur d’avoir tort. Ici, ils disent ce qu’ils pensent. La Fiac a été très stimulante". Optimisme également chez Marwan Hoss de Paris, qui a vendu trois toiles, de 250 000 à 350 000 francs, dans son one-man show de l’artiste espagnol Manolo Valdes.
"Nous sommes des survivants de la crise, et les survivants ont toujours du mal. Le nouveau lieu n’a rien changé au succès de la foire. Pour moi, le niveau des ventes a été le même que l’année dernière. La Fiac ne m’a pas apporté de nouveaux collectionneurs, mais un plus large public d’amateurs – j’ai vendu 300 catalogues à 50 francs, ce qui est colossal", nous a-t-il confié.
Thessa Herold, qui participait à la Fiac pour la seconde année consécutive, l’a trouvé "très positive", et à "très bien vendu" (des œuvres entre 20 000 et 120 000 francs) à des collectionneurs et a d’autres marchands. "J’ai été particulièrement frappée par le public jeune, qui regarde les œuvres avec un regard neuf, un regard qui n’est pas encombré de considérations financières – ils se sont beaucoup intéressés aux différentes techniques utilisées, et à la vie des artistes. Et même les collectionneurs plus âgés ont un regard plus frais !"
Bernard Utudjian de la galerie Polaris, qui exposait dans la section "Jeunes galeries, nouvelles tendances" des œuvres de Didier Thibault, Speedy Graphito et Guillaume Lecasble, à des prix allant de 3 000 à 40 000 francs, a réalisé des ventes d’un niveau comparable à celles de l’an dernier, mais a établi beaucoup plus de contacts intéressants qu’en 1993.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Fréquentation réduite, mais davantage d’affaires
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Fréquentation réduite, mais davantage d’affaires