BRUXELLES - On pouvait voir sur le stand de Georges-Philippe & Nathalie Vallois lors de la 30e édition d’Art Brussels, qui s’est déroulée du 19 au 22 avril, un immense quadriptyque de Gilles Barbier représentant, dans un réalisme saisissant, un amoncellement de trésors, de pierres précieuses et d’objets luxueux.
Contrairement à ce que pourrait laisser croire le sujet du tableau, Art Brussel n’est pas une foire pour les stars actuelles de l’art contemporain, les transactions dépassent difficilement les 100 000 euros. Mais si elle attire peu les ultra-riches qui se déplacent en jet privé pour aller de Bâle à Miami, elle peut compter sur un solide noyau de collectionneurs belges et naturellement d’expatriés français, à qui elle offre à la vente des valeurs sûres. Les poids lourds locaux Baronian_Francey et Axel Vervoordt exposaient ainsi respectivement un diptyque de Gilbert & George et un Opalka tardif (« 5 533 044 ») quasiment blanc. « C’est une excellente foire franco-belge, même si on aimerait bien y rencontrer des collectionneurs venus d’autres pays », affirme le galeriste Michel Rein, qui vient à Bruxelles depuis plusieurs années. Les galeries françaises étaient venues en nombre, moins évidemment que les galeries du cru mais autant que le contingent allemand, pourtant également sollicité par Art Cologne qui, cette année, se déroulait aux mêmes dates. La plupart étaient regroupée dans le Hall 1, celui des galeries établies, tandis que le Hall 3, qui accueillait des galeries émergentes, était d’un intérêt plus limité. Si Yvon Lambert et Frank Elbaz n’ont pas fait le déplacement à Bruxelles cette année, Bernard Ceysson et Véronique Jaeger y faisaient leur première apparition. Le premier était plutôt satisfait de cette première édition. « Nous avons vendu trois pièces dès le soir du vernissage, dont une sculpture de Jan van Oost à une collection privée suisse, mais ensuite le commerce a été plus lent. » Véronique Jaeger était encore plus enthousiaste, ayant cédé un grand tableau de Fabienne Verdier à une collection allemande ainsi que trois autres pièces.
Les habitués français, qui ont bâti au fil du temps un épais portefeuille de clients locaux, ont correctement travaillé, à l’instar de Daniel Templon qui s’est délesté d’un Pinocchio de Jim Dine pour 83 000 euros. D’après le sentiment général cependant, si l’activité était comme les années précédentes répartie sur les cinq jours de la foire, le volume global était plus mou que l’an dernier. Compte tenu des dépenses engagées, de l’ordre de 30 000 à 40 000 euros, il faut vendre au moins à hauteur de 100 000 à 150 000 euros pour rentrer dans ses frais. Pas sûr que même les grandes galeries aient toutes réalisé un tel chiffre d’affaires pendant la foire. Mais comme toujours, le retour sur investissement doit être calculé au-delà de la foire. Michel Rein avait de bons espoirs pour la Gorgone (2011) de Franck Scurti, qu’il avait voulu mettre en avant en raison de la nomination de l’artiste pour le prix Marcel Duchamp 2012, tandis que la galerie Vallois, déjà très contente de son étape bruxelloise (avec notamment un grand Bublex et un Villeglé vendus), détenait deux pistes sérieuses pour le Trésor de Barbier. Alors que tout le monde avait en tête le résultat du second tour de l’élection présidentielle française, ce Trésor cherche toujours un point de chute.
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Foire : Les galeries françaises votent pour Bruxelles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°369 du 11 mai 2012, avec le titre suivant : Foire : Les galeries françaises votent pour Bruxelles