Anniversaire

Flashback sur les 2 ans de Backslash

La galerie du Haut-Marais a convié pour l’occasion une trentaine d’artistes

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 12 décembre 2012 - 517 mots

PARIS - Certes ce ne sont que des noces de cuir, mais cela fait déjà deux ans que Delphine Guillaud (35 ans) et Séverine de Volkovitch (32 ans) se sont associées pour inaugurer leur galerie, le 27 novembre 2010. Au départ, ils étaient trois, mais Hugues Albes-Nicoux a quitté l’aventure en cours de route.

Sise dans un ancien showroom de vêtements entièrement réhabilité, la galerie (d’une surface de 250 m2 sur trois niveaux) est l’une des premières avec Farideh Cadot à s’être installée dans ce qui est en peu de temps devenu un nouveau quartier de galeries : celui du Haut-Marais, situé dans le 3e arrondissement, entre le Musée des arts et métiers et la place de la République, et qui compte aujourd’hui une dizaine d’adresses, de Baudoin Lebon à Russian Tea Room en passant par Paris-Beijing…

Pour fêter cet anniversaire, les deux ex-« templonnettes » (elles ont toutes les deux travaillé chez Daniel Templon où elles se sont rencontrées) ont « eu envie de se faire plaisir », selon les termes mêmes de Séverine de Volkovitch, et d’organiser une exposition collective, sans thème précis, intitulée « Family Friends ». Elles montrent en effet les dix artistes de leur enseigne, ainsi qu’une dizaine d’autres, invités pour l’occasion et représentés par d’autres galeries. Car les duettistes animent également depuis deux ans un blog où elles proposent notamment un rendez-vous, « Samedi c’est galeries », qui témoignent de leur curiosité et de leur ouverture envers leurs confrères générationnels, entre autres Bertrand Grimont, Isabelle Gounod, Anouk Le Bourdiec…

Sur les murs, les œuvres, très variées en conséquence, témoignent d’une belle fraîcheur, et pour certaines révèlent de très subtiles propositions. Cette diversité est ainsi parfaitement illustrée, d’un côté par une huile sur toile de Thomas Levy-Lasne (de la galerie Isabelle Gounod) évoquant un curieux et hypnotique paysage, de l’autre par d’étonnants papillons de Lionel Sabatté (chez Patricia Dorfmann) dont les corps sont remplacés par des squelettes humains réalisés avec des rognures d’ongle et des peaux mortes.

Chez les artistes de la galerie, on relève aussi la géométrie à la fois pleine d’humour et de rigueur de Xavier Theunis, une magnifique patte de poulet en pur cristal Saint-Louis de Mathilde Lavenne, l’interrogation sur les codes de notre société par Rero, les très fines sculptures en tiges inox de Charlotte Charbonnel, parfaites reproductions d’enregistrement d’ondes longitudinales. Et encore cette surprenante Régente de Céline Cléron (sans galerie), une sculpture composée d’une fraise (collerette) qu’elle a installée un mois dans une ruche. Les abeilles ont fait le reste en conjuguant leurs alvéoles de cire aux plis du col. Royal. L’œuvre est d’ailleurs la plus chère de l’exposition, proposée pour un coût raisonnable de 8 500 euros. Et le plus petit prix est de 400 euros pour de petites (40 x 30 cm) et amusantes encres de Raphaël Denis dont l’une est justement titrée Le Juste Prix.

Family %26 Friends

Jusqu’au 22 décembre, Backslash Gallery, 29, rue Notre-Dame de Nazareth, 75003 Paris, tél. 09 81 39 60 01, www.backslashgallery.com, du mardi au samedi 11h-19h.

Nombre d’œuvres : 32

Prix : de 400 à 8 500 €

Légende photo

Xavier Theunis, Sans titre (Intérieur #2), 2008, adhésif verni sur aluminium thermolaqué, 180 x 150 x 3 cm, courtesy Backslash Gallery, Paris. © Xavier Theunis.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°381 du 14 décembre 2012, avec le titre suivant : Flashback sur les 2 ans de Backslash

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