PARIS
Les organisateurs du salon peuvent être satisfaits. Pour sa première édition, les visiteurs n’ont pas hésité à se déplacer et les transactions ne se sont pas fait attendre.
Paris. Nouvelle venue dans le paysage parisien des foires même si elle reprend le créneau occupé jusqu’en 2015 par Paris Tableau, Fine Arts Paris semble avoir trouvé la bonne formule et les exposants de la première édition [du 8 au 12 novembre au Palais Brongniart], à l’unanimité, se sont dit ravis de ce galop d’essai. Petit salon intimiste – « à dimension humaine » se sont réjouis plusieurs visiteurs –, il remet au goût du jour les beaux-arts au sens strict du terme, la peinture côtoyant le dessin mais aussi la sculpture. Celle-ci a pourtant fait son entrée sur la pointe des pieds car seules trois galeries en ont fait leur spécialité exclusive : Trebosc & van Lelyveld, Xavier Eeckhout (Paris pour les deux) et Benjamin Proust, lequel, basé à Londres, exposait pour la première fois en France. « Je suis content que la sculpture soit associée aux beaux-arts et non plus aux arts décoratifs », commentait ce dernier. Les marchands connus pour exposer de la peinture et/ou des dessins ont profité de l’occasion pour apporter des œuvres sculptées. « Ce salon crée l’opportunité de montrer de la sculpture car elle est à parts égales chez nous. Nous faisons d’ailleurs une exposition de sculptures une fois par an à la galerie », a souligné Mathieu Néouze (Paris).
Sur le plan de la fréquentation, « il y a eu beaucoup de monde au vernissage (2 000 entrées), mais les jours suivants, c’était un peu plus calme », a noté Artur Ramon (Barcelone). En tout, l’événement a attiré 5 000 visiteurs, quand le Salon du dessin en a comptabilisé 13 000 pour sa 26e édition en mars dernier et Paris Tableau 6 500 à la fin de son existence.
Argument mis en avant par les organisateurs : il y en avait pour toutes les bourses. Des œuvres à petits prix, comme chez Jean-François Heim (Paris), qui montrait une vingtaine d’illustrations de Georges Le Pape (2 000 à 3 000 €), ou chez Fabienne Fiacre (Paris), qui présentait un ensemble de Frederick Arthur Bridgman, « le plus grand orientaliste américain » (14 000 à 28 000 euros) ; des pièces un peu plus chères comme Le Couple, par Walter Sauer, sur fond de feuille d’or en partie vernie chez Didier Aaron (Paris) (85 000 €), mais aussi des œuvres importantes telle une Vierge à l’Enfant en bois attribuée à Claus de Werve, vers 1410, chez Benjamin Proust (950 000 €), ou Pasiphae, de Gustave Moreau, à la Galerie de Bayser (Paris) (600 000 €).
Certains marchands ont vendu dès l’ouverture. « Le Portrait d’enfant de profil sur fond doré par Lucien Lévy-Dhurmer a été vendu à la deuxième personne qui a pénétré sur le stand », s’est félicité Louis de Bayser, le président du salon, tandis que la galerie lyonnaise Michel Descours s’est rapidement séparée d’une Baigneuse au bras levé, de Maillol. Les ventes se sont ensuite poursuivies tout au long de la semaine, à un rythme moins soutenu. Chantal Kiener (Paris) a cédé Océanie s’élevant au-dessus de la mer, d’Henri Lehmann (affichée à 25 000 €), et le jeune marchand Édouard Ambroselli (Paris) s’est délesté de La Vague, vers 1895, une terre cuite par Carl Wilhelm Wallgren (autour de 15 000 €).
Fait notable, si, à quelques exceptions près, tous les exposants ont vendu, les transactions ont été réalisées essentiellement sur des œuvres comprises entre 5 000 et 25 000 euros.
Pour l’an prochain, la majorité des marchands se réjouissent d’exposer au Carrousel du Louvre. « Cela va nous permettre d’avoir des stands plus grands, donc plus appropriés pour les tableaux », a souligné Antoine Cahen (galerie Terrades). Entre 50 et 60 marchands devraient y participer, « afin de garder la main sur la sélection et conserver l’esprit du Palais de la Bourse. S’il y a trop d’exposants, la manifestation perd sa fonction de salon de spécialité », a précisé Louis de Bayser. La proportion de marchands étrangers sera également plus importante, « ce qui permettra de faire venir davantage de clients et conservateurs étrangers », commentait Mehdi Korchane (galerie Michel Descours), lesquels ont été plutôt rares lors de cette première édition.
Quoi qu’il en soit, « l’année prochaine sera un tournant décisif pour la manifestation. Il ne faut pas oublier que le Salon du dessin a mis du temps pour faire le carton qu’il fait aujourd’hui », faisait remarquer Éric Gillis (Bruxelles). Ce n’est pas Jean-François Heim qui le contredira : « Ce salon est la bonne formule mais il faut lui laisser le temps de prendre de l’ampleur et d’arriver à maturité. »
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Fine Arts Paris, une première encourageante
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°489 du 17 novembre 2017, avec le titre suivant : Fine Arts Paris, une première encourageante