Foire & Salon

Fiac et Frieze, rivales mais complémentaires

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 3 octobre 2019 - 434 mots

PARIS

Pourquoi une quarantaine de galeries participent aux deux foires si proches géographiquement et dans le temps.

La Fiac se tient quelques jours seulement après la Londonienne Frieze, à deux heures de Paris en TGV. Elles rassemblent chacune respectivement 199 et 160 galeries, et parmi elles, une quarantaine participe aux deux foires. Les grandes enseignes du marché sont présentes des deux côtés de la Manche : Gagosian, David Zwirner, Perrotin, Thaddaeus Ropac ou la White Cube, mais aussi des galeries de taille plus modeste et néanmoins très actives sur la scène internationale comme Esther Schipper (Berlin), Canada (New York), ou Xavier Hufkens (Bruxelles). On relève également des galeries au profil plus inhabituel telles que la jeune galerie Arcadia Missia de Londres et la Parisienne High Art.

« Les débuts de Frieze étaient incroyables, avec une offre complètement opposée à celle de la Fiac, plus traditionnelle avec beaucoup d’art moderne. La Frieze ne sélectionnait quasiment que des œuvres récentes, sorties directement des ateliers. Maintenant, il y a un équilibre entre artistes établis et émergents plus important », relève Thaddaeus Ropac. Si lors de sa première édition en 2003, Frieze se distinguait effectivement de son aînée – la Fiac a été créée en 1974 –, les différences tendent à s’estomper, et la stratégie des marchands participant aux deux foires repose en partie sur l’actualité de leurs artistes à Londres ou Paris. Ainsi, à Frieze,The Breeder (Athènes) présente Takis, décédé cet été, qui a une rétrospective à la Tate, et Alexandros Vasmoulakis à la Fiac, récemment exposé à la Fondation Cartier.

Atmosphère différente

Le profil différent des collectionneurs peut aussi justifier une présence commune et une programmation adaptée. Pour une galerie internationale comme la Pace, implantée à New York, London, Hong Kong, Palo Alto, Séoul et Genève, mais pas à Paris, la Fiac lui ouvre les portes de « primo collectionneurs, surtout européens, italiens, allemands et français ». Alors qu’à Frieze, elle rencontre ses acheteurs anglais et internationaux venus principalement de Chine, des États-Unis et du Moyen-Orient. « L’atmosphère est différente ; à Paris, les gens prennent leur temps et reviennent, tandis qu’à Londres l’achat est souvent plus impulsif et rapide. Nous continuons d’opter pour une offre plus contemporaine à Frieze qu’à la Fiac où nous montrons parfois de l’art moderne », explique son représentant.

Le Brexit va-t-il changer cet équilibre ? « Il est très difficile de prévoir comment la foire de Londres va se passer. Londres est sujette aux aléas des conjonctures financières, c’est une ville de marché qui est plus portée que Paris sur la spéculation », analyse Niklas Svennung, codirecteur de la galerie Chantal Crousel, présente elle aussi sur les deux foires.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°530 du 4 octobre 2019, avec le titre suivant : Fiac et Frieze, rivales mais complémentaires

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