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ENTRETIEN

Eva Hober, galeriste : « Aujourd’hui je recherche de la visibilité »

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 20 septembre 2017 - 501 mots

PARIS

Après avoir ouvert sa première galerie en janvier 2004 rue Saint-Claude (Paris-3e), déménagé en septembre 2009 rue des Arquebusiers puis rue Chapon, toujours dans le Marais, en octobre 2011, Eva Hober change cette fois de quartier et s’installe au 156, bd Haussmann, dans le 8e arrondissement.

Pourquoi ce déménagement ?

J’ai passé près de quatorze ans dans le Marais, j’ai vu ce quartier se transformer, avec des aspects positifs et d’autres négatifs et, au cours de cette période, la galerie a évolué et moi aussi. Je réfléchissais à la façon de développer la galerie, de lui faire prendre un virage et je me suis dit que la première chose à changer, c’était la localisation. J’ai exploré différents quartiers, le 19e arrondissement, Saint-Germain-des-Prés, et j’ai eu envie de monter en gamme, d’aller dans un quartier de prestige, de m’entourer de confrères d’un niveau supérieur au mien. J’ai bien conscience que venir dans le 8e signifie un positionnement particulier, mais c’est un défi qui me plaît. Et puis je suis située juste à côté de l’un de mes musées préférés, l’un des plus beaux à mes yeux, le Musée Jacquemart-André.

Vous faites le choix de ce quartier alors que plusieurs galeries l’ont récemment quitté…

Oui mais nous n’avons pas forcément les mêmes besoins, les mêmes envies. Le bon endroit est celui qui correspond à la programmation. Dans le Marais je tournais en rond. Qu’est-ce que cela aurait changé d’avoir une galerie plus grande, de prendre 500 mètres carrés sur cour trois rues plus loin ? Aujourd’hui je recherche de la visibilité. Là je suis sur le boulevard Haussmann, l’un des axes les plus passants, j’ai une grande vitrine, dans un quartier de bureaux et d’affaires. Certaines galeries ont besoin d’un tremplin, de la caution du quartier du Marais et son côté branché. J’y suis arrivée en 2003-2004, c’était très différent. Maintenant les rues sont remplies de galeries, quelquefois j’avais l’impression de marcher dans des allées de foire. Moralité, les collectionneurs passent à toute vitesse, et ceci lorsqu’ils viennent, parce que si vous êtes en fin de leur parcours ils n’ont souvent plus le temps de venir vous voir. Là, au contraire, j’ai envie de créer des liens différents, de bien accueillir les visiteurs, de les voir prendre leur temps.

Quels sont vos projets ?

Je ne suis pas dans une logique de foire, il me faut donc avoir des stratégies et des objectifs différents. J’ai envie d’avoir une programmation plus vaste et plus flexible avec des relations plus ponctuelles avec certains artistes, sans un engagement qui peut être pesant. Il y a deux ans j’ai présenté dans cet esprit une exposition avec Lionel Sabatté. Cela a été formidable. Je veux également faire plus d’expositions collectives, j’adore cela. Mes artistes [Youcef Korichi, Axel Pahlavi, Katia Bourdarel, Clément Bagot, Nicolas Darrot… ou les nouveaux venus Rebecca Bournigault, Clément Cogitore, NDLR] peuvent prendre ici une tout autre ampleur. Je pense qu’un bon galeriste est celui qui suit ses envies. Là je démarre une nouvelle aventure.

 

 

Galerie Eva Hober,
156, bd Hausmann, 75008 Paris.

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°485 du 22 septembre 2017, avec le titre suivant : Eva Hober, galeriste : « Aujourd’hui je recherche de la visibilité »

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