Eskenazi à New York

NEW YORK - "Une nouvelle génération de collectionneurs américains est apparue ces deux dernières années, faisant de New York un marché très important, déclare Daniel Eskenazi, fils de Giuseppe, le fondateur de la galerie. À l’automne 1996, la vente de mobilier Ming des collections du Renaissance Museum a marqué un véritable tournant". Associé à la conception de l’International Asian Art Fair, Eskenazi n’a pourtant jamais participé à aucune foire et a préféré organiser une exposition séparée à New York, au 28 East 78th Street, intitulée "Sculptures en céramique des Han et des Tang".

À l’origine, les vingt pièces exposées (seize au catalogue) devaient être présentées au mois de juin à Londres, mais cette exposition a finalement été scindée en deux. Les sculptures en céramique sont donc montrées à New York, tandis que les sculptures en bois et en pierre le seront à Londres. Ces céramiques sont toutes des représentations extrêmement réalistes de gardiens, de serviteurs et d’animaux, comme ce chameau de Bactriane avec deux personnages, une rare terre cuite de la dynastie Tang. Les chameaux montés sont en effet très rares, d’autant que celui-ci est le seul exemplaire connu représentant un homme avec son fils monté à califourchon. Le chameau n’est pas glaçuré mais porte des traces de peinture ocre et rouge. Selon Daniel Eskenazi, il est manifestement l’œuvre de plusieurs artistes de haut niveau, l’un ayant travaillé sur le chameau, un autre sur les personnages, un troisième sur la peinture. Toujours de la période Tang, seront exposés un magnifique cheval sculpté de façon très graphique, avec un modelé raffiné et une glaçure inhabituelle dans les tons verts, ainsi qu’un éléphant atypique monté sur une base rectangulaire.