Eric Pereira-Silva, maire-adjoint (divers gauche) au Développement économique, au Commerce, à l’Artisanat et aux Marchés de la Ville de Saint-Ouen, détaille la politique de la municipalité vis-à-vis des Puces.
Les relations entre la Ville de Saint-Ouen et les commerçants des Puces ont longtemps été houleuses. Qu’en est-il aujourd’hui ?
On a quitté le registre “houleux” qui existait encore il y a quelques années, même si certains sont toujours dans le mythe des méchants communistes qui voudraient raser les Puces pour y construire d’”affreux” logements sociaux. La réalité est évidemment bien différente et plus complexe. En matière de logement, la municipalité actuelle cherche à réaliser dans ce secteur quelques petites résidences (en social ou en accession) pour assurer une transition intelligente entre la zone d’habitat et le secteur purement commercial. Tous les élus sont aujourd’hui convaincus que les Puces constituent un atout pour la ville. Sans être d’accord sur tout, nous sommes aujourd’hui dans une entente cordiale avec les commerçants et leurs représentants. La réflexion sur ce site des Puces se veut désormais résolument partenariale. Signe des temps, certains habitants insatisfaits considèrent (à tort) que la municipalité fait “tout pour les Puciers” !
Comment le classement des Puces en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager a-t-il été perçu par la municipalité ?
Chacun réclame aujourd’hui la paternité de ce classement : c’est bon signe, cela veut dire que chacun pense au final que c’est plutôt une bonne chose ! Les commerçants ont le sentiment d’être prémunis face aux velléités immobilières supposées de la commune, tandis que la Ville considère que le classement permettra aussi de mieux gérer et contrôler les constructions avec des moyens supplémentaires pour résorber l’habitat insalubre. Les uns et les autres se rejoignent en voyant ce “label” patrimonial comme un excellent point pour l’image des Puces et de la commune de Saint-Ouen.
Pourquoi l’aménagement de la ZAC Curie-Rosiers (“ex-Wonder”) est-il toujours en suspens ?
Le terrain Wonder, propriété de Bernard Steinitz, est, semble-t-il, très pollué, au regard des sondages réalisés récemment. Le projet d’aménagement de ce vaste secteur au cœur des Puces est donc suspendu tant qu’on ne connaîtra pas la nature de la pollution et… qui paiera ! Dès lors, les programmes pour la ZAC – zone logistique rapprochée pour les Puces, cité d’artisanat d’art, parc de stationnement, habitat, hôtel ou voies nouvelles – sont hypothéqués et pour le moins différés. C’est d’autant plus regrettable que chacun des acteurs commençait à percevoir que la ZAC, longtemps redoutée par certains, était plutôt une opportunité pour conforter et améliorer le fonctionnement général des Puces.
Pourquoi n’existe-t-il pas à la mairie de service spécifique dédié aux Puces ?
Parce que différents services communaux, de l’Urbanisme à la Voirie en passant par le Développement économique ou la Culture, sont directement concernés. Accessibilité, signalétique, accueil, logistique, stationnement, circulation, sécurité, hôtellerie… il convient à présent d’articuler nos politiques sectorielles avec une coordination opérationnelle sur le terrain, inscrite dans une stratégie d’ensemble.
Des petits aménagements à court terme jusqu’aux mutations importantes sur une décennie et à l’échelle du territoire, une vision dynamique pour que ce site touristique majeur évolue en conservant son identité, c’est l’enjeu du “Projet urbain des Puces” proposé par la municipalité.
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Éric Pereira-Silva
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°156 du 11 octobre 2002, avec le titre suivant : Éric Pereira-Silva