Après trois tentatives, et par l’intermédiaire du marchand londonien Patrick Matthiesen, mandataire du propriétaire, la Ville de Milan vient d’acquérir le tableau de Bernardo Bellotto représentant le Palais des Jurisconsultes et le Broletto Nuovo à Milan. Conclusion d’une histoire qui a impliqué en outre la surintendance aux Biens artistiques milanaise et la Commission européenne.
MILAN (de notre correspondante) - La Ville de Milan a versé deux millions de dollars pour que le tableau de Bellotto ne quitte plus ses murs. Même si un tiers de la somme a été offert par la Fondation Cariplo – seule institution milanaise à avoir participé à l’acquisition –, le conseiller municipal écologiste Basilio Rizzo conteste le prix, qu’il juge trop élevé.
L’obstination de la Ville à vouloir acquérir cette œuvre s’explique par le fait que seuls trois tableaux témoignent du séjour à Milan, en 1744, du célèbre védutiste : une vue du Castello Sforzesco conservée dans une collection étrangère, une vue des églises Sant’Eufemia et San Paolo Converso, dont la Commune de Milan tente également de négocier l’achat auprès d’une collection particulière italienne, et le Palais des Jurisconsultes et le Broletto Nuovo à Milan, qui était depuis 1750 entre les mains d’un collectionneur britannique.
En 1992, la Chambre de commerce se porte acquéreur mais ne réussit pas à réunir les fonds nécessaires. En 1994, le tableau est prêté par son propriétaire – par l’intermédiaire de l’antiquaire londonien Patrick Matthiesen – pour l’exposition “Luca Carlevarijs et le paysage vénitien au XVIIIe siècle”, à Padoue. L’autorisation d’importation temporaire dont il bénéficie est ensuite prolongée pour pouvoir l’exposer à Milan, chez l’antiquaire Salomon. La Surintendance de Milan décide alors de classer le Bellotto, mais doit révoquer cette disposition, conformément à la décision de la Direction générale de la Commission européenne, auprès de laquelle Patrick Matthiesen a fait appel (voir le JdA n° 33, février 1997). Une nouvelle tentative de la Ville de Milan, en 1995, ne donne pas plus de résultat. Enfin, le Bellotto est aujourd’hui entré dans la collection des Musées civiques du Castello Sforzesco, avant d’être exposé au Musée de Milan.
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Epilogue pour un Bellotto
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°73 du 18 décembre 1998, avec le titre suivant : Epilogue pour un Bellotto