Enchères et en os

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 août 2007 - 360 mots

Squelette de mammouth, fossiles d’oiseaux et de poissons, météorites et autres curiosités dignes d’un musée d’histoire naturelle sont au chapitre d’une vente aux enchères spéciale « paléontologie ».

Voilà une vente aux enchères qui promet d’être spectaculaire si l’on se réfère à son contenu : d’importants et rares vestiges préhistoriques. Les grands mammifères de l’ère quaternaire sont au rendez-vous. À commencer par le squelette complet d’un mammouth de Sibérie muni de défenses impressionnantes (estimation : 150 000 euros). Ce mammouth est une espèce contemporaine de l’homme de Néandertal au Paléolithique moyen et de l’Homo sapiens au Paléolithique supérieur. Vendu monté, il culmine à 3,80 m de hauteur sur 4,80 m d’envergure. À ses côtés, un rhinocéros laineux (estimation : 50 000 euros), disparu il y a dix mille ans, et un ours des cavernes préhistorique (estimation : 20 000 euros) sont à découvrir.

Les fossiles présentés sont issus de la très importante collection du docteur Bouhanna. Notons un rarissime poisson-ange, admirablement conservé (estimation : 50 000 euros). Il date de l’ère
tertiaire, Eocène inférieur (environ cinquante millions d’années) et provient du Monte Bolca au nord de l’Italie. On ne connaît que cinq spécimens de poisson-ange au monde. Celui-ci reste le dernier en mains privées. À cet ensemble s’ajoute une collection de trilobites originaires de Russie. Ces arthropodes peuplaient les océans il y a quelque quatre cents millions d’années. Ils sont aujourd’hui particulièrement prisés tel un Cheirurus Exell, à emporter pour 12 000 euros minimum.

Recherchées par la haute joaillerie, les météorites sont aussi de la partie. À l’instar d’une météorite gigantesque de 150 kg, en provenance de Russie, renfermant des myriades de pierres semi-précieuses et présentant des traces rarissimes de son entrée dans l’atmosphère (estimation : 90 000 euros). Les amateurs de curiosités apprécieront encore un bézoard, étrange perle se formant dans l’estomac de certains herbivores, ici plus gros qu’un œuf de poule (estimation : 15 000 euros). Au xviiie siècle, les bézoards étaient soit collectionnés et exposés, soit réduits en poudre à usage médical comme remède contre la mélancolie.

Cabinet de curiosités, vente le 11 avril 2007, Christie’s, 9, avenue Matignon, Paris VIIIe, tél. 01 40 76 85 85, www.christies.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°590 du 1 avril 2007, avec le titre suivant : Enchères et en os

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