La deuxième édition du Salon international de l’estampe de Paris s’est tenue à l’Espace Auteuil du 28 au 31 mars. Les 36 exposants, galeristes et éditeurs d’art, qui ont reçu la visite de 4 800 visiteurs, majoritairement français, affichent un bilan commercial satisfaisant.
PARIS - Dans un environnement qui aurait pu être particulièrement difficile, le Salon international de l’estampe a su imposer pour sa deuxième édition un niveau de qualité en hausse et attirer un nombre croissant de visiteurs. L’édition 2003 a connu une fréquentation de 4 800 visiteurs, contre quelque 4 500 entrées l’an passé. Cette augmentation, qui peut paraître modeste, a été largement ressentie par les exposants. De l’avis général, les visiteurs de ce deuxième cru étaient curieux des multiples domaines que recouvre l’appellation générique d’estampe et de ses diversités techniques. Sans doute faut-il voir dans cet intérêt du public les fruits du travail éducatif entrepris par la Chambre syndicale de l’estampe, du dessin et du tableau – qui avait proposé un stand pédagogique consacré aux techniques de la gravure – ainsi que le rôle de l’importante couverture médiatique dont le salon a fait l’objet cette année.
L’estampe ancienne a été le domaine le plus largement plébiscité. Les marchands de planches anciennes et du XIXe siècle affirment leur contentement. La plupart ont rencontré de nouveaux amateurs et affichent de bons résultats commerciaux. La galerie Candillier (Paris) a principalement séduit avec des œuvres de Canaletto, Bonnet, Laboureur et Helleu, vendues dans une gamme de prix allant de 2 000 à 10 000 euros. Une gravure figurant Le Christ et les pèlerins d’Emmaüs de Rembrandt a trouvé acquéreur pour 4 000 euros sur le stand de Xavier Seydoux (Paris), et la galerie Dumas-Simart-Martinez a vendu à l’Assemblée nationale quatre lithographies de Robaut représentant les murs du palais Bourbon... “Le public français est plus réceptif aux planches anciennes et aux œuvres décoratives qu’à l’estampe moderne”, constate Marc Lebouc de la Bouquinerie de l’Institut (Paris). Le marchand fait cependant un bilan positif de la réception de son stand, qui mettait en exergue des œuvres de Chagall et des monotypes de Sécheret.
L’estampe contemporaine a également, mais plus humblement, séduit. Les avis des exposants ne sont pourtant pas unanimes sur la question : certains marchands comme la galerie japonaise MMG et la galerie parisienne Nicart s’estiment plutôt satisfaits, tandis que d’autres affichent leur déception, comme la galerie Kwaï Po (Hong-Kong), qui présentait la jeune création contemporaine chinoise. Elle constate que les salons d’art contemporain sont plus propices à la réception de ses artistes.
Les œuvres importantes ne sont pas représentatives de la masse des transactions effectuées au Salon de l’estampe : beaucoup d’exposants avaient sur leurs stands des cartons contenant des pièces modestes, et donc destinées à des budgets moyens à faibles. Or la vente excessive d’œuvres mineures, pourtant très courante en galeries, a pu paraître exagérée dans le cadre d’un salon, qui y perd en tenue et en exigence. Interrogée sur le sujet, Mireille Romand de la galerie Documents (Paris) concède “qu’il faudra, pour la prochaine édition, rechercher plus de modernité dans l’aspect visuel des stands, dans les présentations, et tendre vers des expositions plus sélectives et de meilleure qualité”. Elle constate néanmoins que “le bilan de ce deuxième salon est beaucoup plus positif que celui de l’année dernière : d’une part il y a eu plus de monde, d’autre part la qualité et la diversité des stands se sont améliorées”. Au vu de la détermination de la Chambre syndicale de l’estampe, ce jeune salon devrait affirmer sa réputation dans les prochaines années.
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En quête de renommée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°169 du 18 avril 2003, avec le titre suivant : En quête de renommée